Ross From Friends ‘ Family Portrait

J’avais eu la chance de découvrir Aphelion, un EP de quatre titres sorti il y a quelques mois et annonciateur du tout premier album de Ross From Friends. Le voici donc enfin, avec onze nouvelles productions de Felix Clary Weatherall ainsi qu’un titre qui figurait déjà sur son dernier EP.

On se sent résolument en terrain familier (le morceau connu « Don’t wake dad » n’arrivant qu’en fin d’album, alors qu’il ouvrait l’EP), et pourtant je ne peux pas dire qu’il n’y a pas un petit côte surprenant dans l’album. En effet, et probablement à tort, je m’attendais à une sorte d’extension d’Aphelion, une suite logique. Family Portrait ressemble finalement davantage à une progression, quand bien même elle s’inscrit résolument dans sa lignée. D’où une nouvelle fois un artwork signé par Lee Marshall ainsi que le saxophone de John Dunk.

Une fois cela dit, il faut écouter cet album pour ce qu’il est, seul, indépendamment de toute autre œuvre. Ce qui en ressort alors est tout de même d’abord l’artiste anglais, vraisemblablement très humble mais aussi et surtout, parfaitement à l’aise dans ses choix musicaux. Il compose et produit avec une élégance évidente, parfois tout en finesse, sans jamais renier ses goûts personnels dans l’univers très large de la musique contemporaine. Tout cela avec une pointe d’humour (« Thank God I’m a lizard », « Don’t wake Dad » ou encore le titre de fin… « The beginning »).

Son style s’inscrit à mon avis sans aucune hésitation dans les productions de ces dernières années tant il intègre avec aisance toutes les influences qu’il a reçu, essentiellement de ses parents et de son père en particulier (on comprend les nombreuses références à la famille et à son papa).

S’ils se découvrent avec facilité, les douze morceaux requièrent néanmoins de prêter une particulière attention car il ne s’agit que d’une facilité de façade : il demeure une couche plus épaisse, floue, presque opaque même. Ross From Friends ne veut assurément effrayer personne, sa musique est tellement attachante car emplie d’émotions, mais elle ne s’offre pas non plus à tout le monde.

Pour toutes ces raisons, Family Portrait est définitivement un grand disque – comme je l’espérais, mais au final pas pour les raisons auxquelles je m’attendais. Et, paradoxalement, le temps lui assurera encore plus de qualité et dès lors de reconnaissance.

(in heepro.wordpress.com, le 29/08/2018)

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