Déjà captivés par le pilote de Sharp Objects (notre critique), c'est assidument qu'on a suivi cette plongée magnifiquement déplaisante dans le gouffre de la folie humaine.
Horrible bijou. En enquêtant sur un meurtre en série dans sa ville natale, une journaliste retrouve sa famille dysfonctionnelle. Loin de la machine Game of Thrones, HBO prouve qu'avec des drames psychologiques au budget serré, la puissance narrative et la mise en scène soignée ne connaissent aucune rivale. Véritablement bombe scénaristique jusque dans ses dernières secondes, la série nous emporte dans une ambiance rurale où la brutalité et la normalité des habitants cachent pourtant un malaise dérangeant, une monstruosité. Mais au milieu de cette peinture nostalgique de l'ère victorienne et coloniale, le tableau âpre se trouve magnifié par une Amy Adams exceptionnelle, laquelle ravira assurément les prochains Emmy par tant de virtuosité.
Magnifique. Mais Sharp Objects ne repose pas uniquement sur ses acteurs impeccables. Cette pépite télévisuelle use d'une réalisation parfaite où les plans symétriques n'ont d'égaux que les artifices d'un montage hors pair. Pour coller au ton oppressant d'un show qui prend son temps à distribuer ses coups de poings au spectateur, ce sont des indices visuels, aidés d'un montage expressif, alterné et parallèle, qui viennent renforcer cette impression désagréable, mais délicieusement addictive et ce jusque dans la scène post-générique, qui laisse en PLS. On doute qu'il y ait une saison 2 malgré cette fin ouverte outrageusement nauséeuse, mais cela suffit à faire de Sharp Objects une merveille télévisuelle.
Sharp Objects est disponible sur HBO et OCS.
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