Nous le sommes tous un peu. L'inquiétude fait partie de notre quotidien. Mais Lucas Andrieu interprète un champion toutes catégories.
Lucas Andrieu se donne complètement dans son rôle qu'il présente aux spectateurs à la sortie de la salle alors qu'on le penserait en loge en train de se préparer. On se croirait au festival d'Avignon, dans cette ambiance débordante d'énergie.
Une fois sur scène son premier geste sera de se frotter les mains avec une solution hydroalcoolique ... Il est bien dans la peau du personnage, surnommé Hypo par sa famille.
Il joue sans décor mais avec deux grosses malles qui contiennent un bazar comme tous les coffres à jouets qu'il se met à ordonner (car il est maniaque, cela va de pair avec son obsession), nous expliquant l'origine étymologique du mot, signifiant "sous le cartilage des côtes", un endroit qui longtemps n'a pas pu être palpé par les médecins. Leurs douleurs restaient inexpliquées alors qu'i s'agissait sans doute de coliques vésiculaires ou de calculs biliaires. Les symptômes étaient donc bien réels mais les malades n'étaient pas pris au sérieux.
Il a bien raison de demander de la viande grillée, des légumes nature et du fromage blanc sans coulis ... mais à dix ans, une telle maturité a de quoi surprendre. Tout est question de mesure et lui dépasse les bornes plus souvent que la moyenne, serrant le Vidal dans ses bras comme on le ferait d'un doudou alors que Jim Morrison chante The end ... tout est sujet à craindre la fin du monde.
Tout est grave mais rien n'est tragique. Rien n'est perdu. Les deux caisses de souvenirs sont rangées dans des boites vintage estampillées Fly the World, autant dire que le spectacle se termine sur note note optimiste. On rit beaucoup et on réfléchit aussi.
Hypo de Xavier-Adrien Laurent, avec la collaboration de Laura Léoni, librement inspiré de Hypo de Christian Astolfi
Avec Lucas Andrieu
Mis en scène par Xavier-Adrien Laurent
Théâtre de la Contrescarpe
Jusqu’au 30 septembre 2018
dimanches et mardis à 20h
Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de Alain Lafon