Le Son Du Jour #347
Wareika Hill Sounds
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Chant Rasta
Les montagnes et autres collines caribéennes ont souvent été utilisées par les fugitifs, les marginaux et refoulés comme terres de repli, comme refuges. Ainsi les Marrons, esclaves fuyant leurs bourreaux, se réfugièrent dans les hauteurs brumeuses des monts environnants les plantations. Ce fût le cas un peu partout dans les Antilles, en Amérique et bien sûr en Jamaïque.
C’est aussi dans les montagnes jamaïcaines que se réfugièrent, aux débuts des années 1930 les premiers rastas, persécutés par les anglais. Ce nouveau culte n’avait pas grand chose pour rassurer les colons blancs : il rassemblait les fils d’esclaves, clamait la noblesse de la race noire et prônait la marijuana comme sacrement…
A l’est de la capitale Kingston se dresse toujours la colline Wareika qui a abrité l’une des plus anciennes communauté rasta et a vu naître leur musique traditionnelle, appelée Nyahbinghi. C’est de ces collines que sont descendus à la fin des années 1950 Count Ossie et sa bande pour contribuer à l’un des disques les plus emblématiques des musiques jamaïcaines Oh Carolina des Folkes Brothers. Pour la première fois, on entendait des percussions rastas sur un disque.
Le Nyahbinghi est joué habituellement en acoustique , à l’aide de trois types de tambours de tailles différentes. Le rythme de base reproduit le battement de cœur sur lequel viennent « dialoguer » plusieurs solistes. Il est le plus souvent joué lors de rassemblements commémorant des dates importantes pour la communauté. Lors de ces assemblées on peut entendre également des prières, quelques poèmes, le chalice tournant allègrement entre les participants .
Sur ce morceau Chant Rasta on retrouve toute la puissance mystique de cette musique. Le battement de cœur caractéristique est accompagné ici par une mélodie jouée au trombone par le virtuose Calvin ‘Bubbles’ Cameron.
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