Je vous présente encore une fois aujourd’hui un roman de rentrée pourvu d’une grâce particulière, dont j’ai particulièrement aimé la musique. Le narrateur, homme solitaire et anti-héros manifeste, décidé un beau jour à reprendre le chemin du rituel du croissant matinal, accompagné de la lecture du journal, découvre à cette occasion un article qui va immédiatement le passionner et l’interpeller. En Italie, deux corps ont été retrouvés, attachés l’un à l’autre, un couple d’architectes, connus pour leur réussite fulgurante et leur élégance. Une chute mortelle inexpliquée en montagne, dont une certaine Federica B. aurait été témoin. On recherche activement la jeune femme. Il n’en faut pas plus pour que notre narrateur soit persuadé avoir retrouvé là la fameuse Federica Ber rencontrée vingt ans plus tôt dans Paris. Il avait passé avec elle des moments inoubliables, hors du temps, et surtout une nuit mémorable sur une terrasse sur le toit d’un immeuble. Il se souvient de cette jeune femme que rien n’arrêtait, espiègle et agile, hors norme et séduisante par sa force et sa particularité. Il imagine alors la rencontre du couple d’architectes avec Federica, leur sympathie rapide et réciproque, leur envie de sublimer leur vie. Ou leur mort ? Mais est-ce réellement un suicide ? J’ai aimé dans ce roman la façon dont Mark Greene a su arrêter le temps, décrire tous ces détails qui forgent les souvenirs et marquent durablement. J’ai aimé n’être sûre de rien, osciller entre le rêve, l’imagination et la réalité, et plonger dans un Paris de la fin des années 80, complètement révolu et transformé. Un roman qui aime les rencontres extravagantes, bousculer les habitudes, mais aussi les êtres solitaires qui naviguent dans la vie au gré du vent. Un roman de rentrée littéraire qui laisse un doux souvenir de lecture, un peu rêveur, un brin nostalgique.
Editions Grasset – 22 août 2018
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Lu via Net Galley
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