Certains vous diront que Giusti s'amuse du milliard de stéréotypes qui reviennent régulièrement sur les transalpins et les exploite pour mieux les tourner en dérision ; c'est faire bien trop d'honneur à un téléfilm aussi mal écrit que réalisé, qui laisse à penser que son auteur se croit suffisamment drôle pour ne pas avoir à se soucier d'un quelconque fil conducteur. Cette histoire de funérailles qui tournent au règlement de comptes sauce bolognaise, Giusti s'en moque au moins autant que nous, si bien que tout le monde se demande ce qu'il est venu faire là. Seul Gilbert Melki parvient un temps à donner le change. Même s'il est assez consternant qu'un tel acteur vienne mettre les pieds dans un tel marasme, sa présence est assez salutaire, puisque quelques scènes lui donnent l'occasion de jouer de son regard très noir et très blasé avec la classe qui le caractérise. Ce n'est pas le cas des seconds rôles, principalement féminins, qui l'entourent (car c'est bien connu, en Italie les foyers sont des harems) : de Caterina Murino à Amira Casar, elles sont toutes absolument nulles, ni convaincues ni dirigées.
Ceux qui n'ont rien de mieux à retenir se souviendront des précédents du réalisateur : une comédie potentiellement énorme mais toute molle et ratée (Pourquoi pas moi ?), puis un drame faussement grandiloquent et politique sur l'Italie (Bella ciao, quel sens du titre). Made in Italy est une parfaite synthèse de ces deux ratages, et scelle la carrière d'un réalisateur qui n'a rien à dire ni à raconter. Qu'il retourne bien vite à la case téléfilm.
2/10