La chaleur est revenue ce vendredi soir à Montréal. C'est avec entrain que je me dirige vers le Théâtre Corona pour ne pas manquer la première partie de la soirée, assurée par Caveboy. J'avoue ne les connaître que par leur chanson " Superbia " qui figurait dans la B.O. de 1:54, le long-métrage de Yan England. Le trio montréalais délivre un set énergique et dansant à un public peu attentif, et extrêmement bruyant. Leur pop électro est diablement efficace dans la lignée de Robyn, Haim et Tegan & Sara, pulsée par une chanteuse au timbre de voix à la Blondie. Les filles assurent.
Elles ont l'air sincèrement heureuses d'être là. Elles dansent, sautent, s'amusent derrière leurs consoles, vont à la batterie et essaient de ne pas perdre le lien avec ce public qui, pour la grande majorité, préfère siroter sa bière et raconter sa semaine au voisin. Elles jouent leur nouvelle chanson " Landslide " puis se lancent dans une fidèle reprise de " I Wanna Dance With Somebody " de Whitney Houston. Le Corona semble enfin émerger de ses discussions personnelles insipides et joint sa voix aux harmonies de Caveboy. À revoir absolument, dans de meilleurs conditions.
La fabuleuse année de Tom Walker
Le Corona affiche complet pour ce concert de Tom Walker qui, il est bon de rappeler, n'a toujours pas encore d'album à son actif. Cela ne saurait tarder, What a Time To Be Alive est prévu le 19 octobre. Le Britannique a fait un sacré chemin depuis son concert en (très) petit comité aux Étoiles il y a plus d'un an. Nous étions une vingtaine à tout casser.
À Montréal, un an après, la situation est bien différente. Plus de la moitié de la salle a sûrement découvert Tom Walker grâce à son single " Leave a Light On " qui a tourné sur toutes les radios commerciales. Le spectacle de l'Anglais (né en Écosse) est désormais bien rodé : un équilibre entre les titres de ses deux premiers EP, et des nouvelles chansons. Quelques parenthèses de clavier-voix pour saupoudrer le tout, " Blessings ", notamment, mais aussi une nouvelle jolie chanson " Love Is All That Matters in the End ". Tout ça, porté par son timbre de voix puissant et percussif, qui fait parfois des remontées caverneuse à faire dresser les poils d'avant-bras.
" On reviendra, vous pouvez en être assurés ! "
" Quel accueil ! Je ne pouvais pas rêver mieux pour mon premier concert au Canada " s'écrie Tom Walker, sourire aux lèvres. Il faut dire que le Corona lui fait un superbe accueil pour sa première canadienne. C'est également sa première tournée nord-américaine et nul doute qu'il en gardera un bon souvenir. La fosse danse et chante, " Heartland ", " Fly Away With Me ", " Sun Goes Down " mais aussi " My Way " et " Rapture " où le public est invité à joindre sa voix sur les " fuck it ! ". Ce qu'il fait avec un malin plaisir.
Après 55 minutes de concerts, Tom et ses trois musiciens reviennent pour un rappel. Le Britannique a gardé le meilleur pour la fin. " Angels " une nouvelle jolie chanson qui figurera sur l'album, ainsi que " Leave a Light On ". Une nuée de téléphones jaillit alors du public. Avant que l'artiste invite effectivement la salle à sortir son téléphone et y activer la lumière. On est dans le thème et le public est conquis.
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