Crédit photographique (C) : site internet « Le Saison »
Avant une dernière semaine de farniente dans le Perche, la tentation était grande de faire une escale gastronomique en Bretagne. Sur les conseils toujours avisés de notre Papy national, nous voilà donc à St Grégoire, dans la proche banlieue de Rennes, afin de profiter à la fois du cadre idyllique de l’hôtel « Les Patios » et de la table étoilée de David Etcheverry au restaurant « Le Saison » (site internet). Un hôtel qui procure une impression de zénitude : décor brut « à la Régis Marcon » pour les parties communes, des couleurs vives et acidulées sans jamais être agressives, des chambres (très) spacieuses donnant sur un jardin d’hiver / un patio privatif, une sorte de luxe non ostentatoire appelant à la méditation. Cerise sur le gâteau, une piscine chauffée à 30°C (ça change du Finistère Nord !) dont le bleu turquoise évoque clairement les tropiques.
Après un peu de repos et une séance de piscine, dîner en terrasse pour profiter de la douceur de la soirée rennaise.
Nous avons opté pour le menu « Au fil de l’eau » (les plats en italiques en remplacement des crustacés pour l’allergique que je suis) : Mise en bouche L’araignée de mer, caviar jasmin d’Aquitaine, crème crue, concombre et gingembreUne eau de tomate pressée à froid, Campari, fruits du pin grillés
La grosse langoustine aller-retour, courgette coco, tanaisie
Le thon rouge de Saint Jean de Luz, Maïs, nectarine acidulée, safran
Le bœuf Limousin maturé deux mois, artichaut violet, tablier de sapeur, beignet de fleurs
Le fromage de chèvre au Kouign Amann (un classique de la maison)
La pêche blanche et la verveine du jardin, chocolat yuzu, céleri
Pour accompagner ce repas, deux blancs, un rouge et une douceur :
Rully, premier cru Grésigny 2015, Vincent Dureuil-Janthial : au nez, une minéralité fine et élégante, une pointe vanillée qui ne maquille pas le vin, des amers fins. La bouche est construite sur une structurée mesurée. La salinité / minéralité fait écho à une sphéricité ayant du caractère (pas de mollesse !). Impression serrée assez tonique / énergique en finale, complétée par une fine amertume avenante. Excellent Palette, château Simone 2011 : très grande puissance aromatique au nez, une floralité presque capiteuse, une impression grasse et un fruité intense, sur la pêche jaune bien mûre. Belle évolution réglissée en complément. Bouche qui laisse une impression à la fois de douceur, de tendresse et de profondeur, presque tannique. Tout est en place … et pour quelques longues années encore. Amers intégrés, rondeur et douceur réglissées, empreinte aromatique et un caractère marquée pour une finale claquante. Une valeur sûre ! Excellent ++ Auxey-Duresses, vieilles vignes 2014, domaine Alain Gras : premier nez qui embaume le fruit, et plus précisément la cerise. Mais pas que ! Notes complémentaires plus acidulées, impression de maturité justement dosée, une sorte de synthèse entre acidité et maturité. En bouche, la structure est belle et pinote doucement. Belle tension « ronde »(le sommelier a utilisé le terme de « rondouillard », qui n’est pas loin de la vérité). Gourmandise fumée et réglissée sur la finale qui laisse une belle trace. Excellent + Coteaux du Layon Faye d’Anjou, la Galante 2003, domaine de la Charmeresse : un vin qui s’est révélé avec un beau volume, associé à une tension minérale marquée. Du miel, un rôti élégant et une minéralité saline. Liqueur douce et profonde, sur un équilibre m’évoquant plus les « SGN » du château du Bois Brinçon que ceux de Philippe Delesvaux. Très Bien +
Accueil très classe et décontracté (on se sent « à la maison »), service professionnel stylé et précis, toujours dans la décontraction. Des prestations haut de gamme, tant pour l’hôtel que le restaurant. Une assiette de très grande qualité, justifiant largement le macaron pneumatique. Une carte des vins solide, avec de belles valeurs sûres, à des prix très raisonnables. Belle découverte : nous y reviendrons avec plaisir.
Bruno