C'est un monologue écrit par Antonis Tsipianitis, un dramaturge grec contemporain, mais la comédienne nous fait vivre son quotidien d'une telle manière que défilent toute une galerie de personnages.
Elle incarne une femme née dans une petite ville industrielle du nord-ouest de la Grèce. Elle rêvait de faire des études mais son statut de sexe féminin est un handicap. Son père a beau la frapper, une gifle ne change pas une fille en garçon !Si elle est "honnête" elle ne doit songer qu'à fonder une famille. N'importe qui à sa place aurait cru comme elle son jour de chance arrivé lorsqu'elle rencontre Leftéris qui exerce un honorable métier.
Je me suis mariée comme quelqu'un qui signe les yeux fermés une formule hypothécaire sans avoir vu les petits caractères.
Loin d'être un sauveur, Leftéris est une sorte de bourreau. La parole d'Erato est malgré tout forte et imprégnée d'humour, ce qui ne retire rien à l'universalité" de cette situation puisque les violences concernent une femme sur trois, au moins une fois dans leur vie.Ce spectacle parle aussi de la crise que traverse la Grèce. Et d'autres souffrances comme celles des migrants entassés dans un minuscule logement, juste au-dessus.
La mise en scène est sobre, laissant la place à Emilie Chevrillon pour jouer dans une palette toute en nuances.
La putain du dessus d’Antonis Tsipianitis
Un texte d’Antonis Tsipianitis
Adaptation: Haris Kanatsoulis et Chantal Stigliani
Mise en scène de Christophe Bourseiller
Avec Emilie Chevrillon
Au Théâtre de l'Arrache-Coeur • 13, rue du 58ème RI • 84000 Avignon • Tél : 04 86 81 76 97
Du 6 au 29 juillet 2018 à 18 h 40
Relâche les 9, 16 et 23 juillet
Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de Laurencine Lot