7 heures du matin
Je me réveille plein de toi. Ton portrais et le souvenir de l'énivrante soirée d'hiers n'ont point laissé de repos à mes sens. Douce et incomparable Joséphine, quelle effet bizzare faite vous sur mon coeur ! Vous fâchez-vous ? Vous vois-je triste ? Êtes-vous inquiète ? mon âme est brisé de douleur, et il n'est point de repos pour votre ami... Mais en est-il donc davantage pour moi, lorsque, me livrant au sentiment profond qui me maîtrise, je puise sur vos lèvres, sur votre coeur, une flame qui me brûle. Ah ! c'est cette nuit que je me suis bien aperçu que votre portrait n'est pas vous ! Tu pars à midi, je te verai dans 3 heures. En attendant, mio dolce amor, reçois un millier de baisé ; mais ne m'en donne pas, car il brûle mon sang.
Chanceaux, le 24 ventôse, en route pour l'armée d'Italie
Lettre de Bonaparte à Joséphine
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