J’avais trouvé les deux premiers tomes de ce qui s’avère être aujourd’hui une trilogie, imaginée par Jay McInerney, en bouquinerie il y a bien longtemps… Et j’ai choisi d’en lire le premier opus pour mon objectif pal de cet été [bilan prévu sur ce blog le 31]. Nous rencontrons dès les premières pages Russell, éditeur, et Corinne, courtière en bourse, jeune couple trentenaire et marié, plutôt populaire, et à qui tout semble réussir, dans ce New York des années 80. Ils sont beaux, sortent et reçoivent pratiquement tous les soirs, fréquentent des auteurs en vue, des mannequins. Mais la trentaine est là, qui semble les narguer et leur donner envie de passer à un degré supérieur, chacun le sien. Autant Russell se sent soudain pousser des ailes, quitte à tenter une OPA pour prendre la direction de la maison d’édition qui l’emploie, que Corinne, elle, a plutôt envie de se poser. Elle arrête de boire, de manger, est hantée par l’idée d’avoir un enfant, et se met à observer de plus en plus le monde qui l’entoure, la misère surtout, dont elle ne parvient pas à détourner le regard. La drogue circule, le sida commence à faire parler de lui, le marché boursier s’affole… soudain la vie facile et superficielle, légère, que connaissaient Russell et Corinne dérape. Que va-t-il advenir d’eux ? Voici un roman foisonnant dont j’ai hâte de lire la suite (sans doute avec l’objectif pal de septembre) mais qui demande d’avoir du temps devant soi car ce pavé de plus de 500 pages contient je trouve aussi quelques longueurs dans la narration. Nous suivons en effet, en parallèle de l’histoire du couple phare, plusieurs autres personnages dans des paragraphes, pas tous complètement intéressants. Cependant, je conseille aux adeptes du genre ce portrait grinçant d’une certaine époque. J’ai eu personnellement envie de surligner plusieurs passages. En effet, le ton de Jay McInerney, son regard sur la société, est ce qui m’a le plus séduit dans ce roman.
Editions Points – 1998
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…