Titre : Les secrets de Castelcerf (L’assassin royal, tome 9)
Autrice : Robin Hobb
Plaisir de lecture : Livre avec entrée au Panthéon
Tom Blaireau a rempli sa mission en ramenant sain et sauf le prince à bon port. Alors qu’il pensait pouvoir regagner sa chaumière isolée, Kettricken et Umbre lui notifient avoir toujours besoin de ses services. La Narcheska et sa délégation des îles d’Outremer débarquent.
Trop tard pour les excuses, fis-je d’un ton grave. Je vous ai déjà pardonné.
FitzChevalerie, aka Tom Blaireau, se confronte aux difficultés liées à l’adolescence d’Heur son fils adoptif, aux subtilités de sa relation avec Jinna, à l’entêtement d’Umbre, à la fougue du prince Devoir exalté, à la violence morale due aux attaques d’Art non maîtrisé du serviteur nommé Lourd, au mystère entourant la Narcheska Elliania Ondenoire, à la surprise de la pluralité des personnalités du Fou ; le tout en vivant son récent et douloureux deuil.
Robin Hobb traite les différentes relations du bâtard avec toute la complexité qu’inclut le « facteur humain » surmultiplié par le jeu de sa double identité.
Et, semblables à du goudron qui fige, mes sentiments envers le fou se refroidirent et durcirent.
Selon le découpage français, ce premier tome est la première partie – sur trois – du volume « The Golden Fool » : Robin Hobb soigne sa mise en place en démarrant plusieurs intrigues ; ce qui donne une impression d’un récit plus calme que les précédents (en apparence seulement).
Le roman porte bien son titre, car c’est en empruntant les passages secrets et force d’observation que certains secrets se dessinent. La guerre avec les fervents du Prince Pie ne reste qu’une menace lointaine de par l’hiver qui oblige les gens à rester enfermés dans le château de Castelcerf.
Reconnaître qu’on est l’auteur de son propre isolement n’y porte pas remède, mais c’est un premier pas vers la constatation que son sort n’est pas inéluctable et que le choix qu’on a fait n’est pas irrévocable.
Fitz oscille entre les souvenirs de sa jeunesse et ses obligations actuelles : il fait le point entre l’impétuosité d’une période et la relative sagesse de l’autre. Fitz a vieilli et se retrouve en proie aux doutes.
Alors que sa formation en Art fut plus qu’houleuse, le voilà en passe de devenir professeur démuni face à la pédagogie qu’il se doit de mettre en place.
Non des moindres, ce tome voit naître le croisement avec l’univers des aventuriers de la mer : des personnages issus de cette série arrivent à Castelcerf et donnent aussi des nouvelles d’anciens protagonistes. Cet enlacement sera source de questionnements urticants.
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Lectures trollesques (Ptitetrolle), Les escapades culturelles de Frankie ont aussi surpris la discussion entre Elliania et Peottre Ondenoire.
Illustrations : #01 Tom Blaireau, artiste inconnu, #02 Skilling after Dutiful par ThereseoftheNorth, #03 Couverture alternative de « The Golden Fool » par Dagmara, #04 The Fool par Floor Steinz.