Ce que vous devez savoir sur la chirurgie arthroscopique

Publié le 20 août 2018 par Khaled Benokba

Arthroscopie, ou chirurgie arthroscopique, c’est une technique en chirurgie orthopédique qui sert à explorer et à traiter les articulations du squelette. Au lieu de réaliser de larges incisions pour accéder à une articulation, cette technique permet d’utiliser de petites incisions à travers lesquelles on introduit une camera miniaturisée (arthroscope) et des instruments adaptés à cette chirurgie.

Le chirurgien pourra par la suite visualiser l’ensemble de l’articulation un écran télévisé, prendre des images, faire un bilan des lésions, prélever des tissues ou du liquide afin de l’analyser au laboratoire et déterminer la pathologie, on l’appelle arthroscopie exploratrice.

C’est une procédure à laquelle on peut associer d’autres techniques chirurgicales. Par exemple, si le chirurgien réalise une arthroscopie de l’épaule et retrouve durant l’exploration une rupture de la coiffe des rotateurs (tendons de l’épaule), il pourra associer une réparation de cette dernière par des points de suture, on l’appelle dans ce cas une arthroscopie thérapeutique.

Les avantages de cette voie d’abord mini-invasive par rapport à la chirurgie classique sont nombreux et importants, à savoir des suites opératoires plus simples et surtout moins douloureuses, une récupération fonctionnelle plus rapide et un meilleur résultat esthétique. Le patient peut rentrer chez lui le même jour (chirurgie ambulatoire).

Un peu d’histoire

L’arthroscopie est née au début du XX e siècle mais c’est dans les années 1960–1970, sous l’impulsion de Watanabe et de quelques précurseurs américains puis européens, qu’elle s’est réellement développée et qu’elle a connu une diffusion mondiale.

Technique proposée initialement dans un but diagnostique, elle est aujourd’hui résolument thérapeutique et concerne presque toutes les articulations. C’est, avec le traitement chirurgical des fractures et le remplacement articulaire par prothèse, l’un des trois piliers de la chirurgie orthopédique moderne.

Dans quels cas l’arthroscopie est nécessaire ?

L’arthroscopie est principalement utile pour examiner une articulation, diagnostiquer un problème articulaire, l’évaluer et suivre son évolution. Cette chirurgie est parfois réalisée si le médecin est incapable de déterminer l’origine d’un problème articulaire, après un bilan d’imagerie non concluant (radiographie, IRM, Scanner).

Réaliser une biopsie, qui consiste à prélever des tissues suspects dans une articulation et les étudier par la suite au laboratoire. L’étude de ces tissues sous microscope pourra aider le médecin à poser le diagnostic de la maladie. On peut également prélever du liquide articulaire et l’analyser, il peut contenir des germes (infection) ou d’autres agents pathologiques.

Traiter certaines pathologies fréquentes telle que : les déchirures méniscales, la rupture des ligaments, la rupture de la coiffe des rotateurs et labrale, certaines raideurs articulaires, l’arthrose, la synovite villonodulaire, le syndrome du canal carpien, … etc.

Les articulations qu’on examine communément par arthroscopie

– Genou
– Cheville
– Hanche
– Épaule
– Coude
– Poignet

Les risques de l’arthroscopie

En dehors des risques associés à toute chirurgie et au risque lié à l’anesthésie, l’arthroscopie comporte ses propres risques tel que les lésions cartilagineuses lors de l’introduction des instruments, et les lésions vasculaires.

Pour la chirurgie des membres inférieur, il y a le risque thrombo-embolique ou la phlébite (caillot de sang). Le risque d’infection existe toujours mais il est beaucoup moins important qu’une chirurgie classique.

Arthroscopie : la procédure proprement dite 

L’arthroscopie se déroule classiquement sous anesthésie locorégionale compatible avec les conditions de la chirurgie ambulatoire, rarement sous anesthésie générale. On utilise le plus souvent un garrot pneumatique à la racine du membre afin d’obtenir un champ visuel exsangue.

Une fois l’anesthésie prend effet, le chirurgien réalise quelques petites incisions autour de l’articulation (de 1 à 2 cm), à travers lesquelles il peut introduire des instruments tel que : le palpeur, des pinces coupantes ou préhensibles, et une mini camera munie d’une source de lumière. L’articulation sera irriguée durant toute la procédure par du sérum physiologique afin d’avoir plus d’espace et une meilleure qualité d’image sur l’écran.

Le chirurgien inspecte l’état du cartilage, des ligaments, des ménisques (genou), et de la synoviale (la couche qui tapisse l’articulation). Si des corps étrangers sont visualisés, ils seront retirés et s’il est nécessaire réaliser une biopsie des tissues.

En pratique courante, cette exploration arthroscopique est souvent associée à un geste chirurgical supplémentaire à but thérapeutique. Ce geste peut s’agir d’une suture tendineuse ou méniscale, d’une greffe cartilagineuse, d’une reconstruction ligamentaire, … etc.

La récupération après une chirurgie arthroscopique

A la fin de cette chirurgie, le patient est transféré en salle de réveil et surveillé jusqu’à ce que l’anesthésie prend fin. On lui injectera des antibiotiques et des anti-douleurs pour améliorer son confort. Une fois, il est suffisamment conscient et alerte, il pourra rentrer chez lui si sa chirurgie est ambulatoire. Parfois, il est nécessaire d’immobiliser le membre à titre antalgique ou pour éviter un endommagement d’une éventuelle réparation chirurgicale.

Durant la période de récupération, le patient doit surveiller sa plaie, la nettoyer un jour sur deux chez un infirmier avec mise en place d’un pansement stérile et il doit signaler tout signe d’infection à son médecin (écoulement, douleur, rougeur, chaleur).

La récupération fonctionnelle sera décidée par le chirurgien traitant, selon la maladie et le type de chirurgie que le patient avait subi. Des de séances de rééducation seront programmées chez un kinésithérapeute selon un protocole médical précis.

L’article Ce que vous devez savoir sur la chirurgie arthroscopique est apparu en premier sur Santé Orthopédique.