AOC depuis 197O, le vin de Cahors a connu durant quelques 30 ans une période faste. Il est issu en majorité d’un seul cépage, le cot ou auxerrois, dit malbec vers Saint-Emilion.
Les vins étaient parfaitement connus et appréciés pour être les partenaires privilégiés des plats de viandes, volailles et autres gibiers, grâce à leur puissance et une typicité rugueuse qui s’amenuisait au fil des années.
Cet âge d’or prit fin vers les années 2006-7 avec des ventes en baisse, une réputation déplorable dû aux changements des habitudes alimentaires et une forte demande de vins faciles à boire sans attendre des années. Le Cahors n’a pu alors répondre à cette demande et la crise d’identité plongea en partie l’appellation hors des circuits commerciaux et des tables des grands restaurants.
Pourtant, depuis la nuit des temps, le terroir le long des rives du Lot est magnifique. Les Gaulois y cultivaient déjà la vigne qu’un empereur romain fit arracher pour ne pas concurrencer les vins de la Péninsule. Aux 17ème et 18ème siècle, les vins de Cahors partent vers Bordeaux pour améliorer les vins locaux et également vers l’Angleterre et le nord de l’Europe où le « vin noir » était fort apprécié. Une qualité due au terroir du causse et de la vallée, et au climat plus chaud et plus sec que dans le bordelais. Puis vint le phylloxéra qui dévasta une grande partie du vignoble et qui abattit toute une région. Pratiquement à l’abandon, personne ne revendiqua une AOC au moment de la grande distribution de 1935/38. Plus tard, l’effort, entre autres, de la coopérative de Parnac permit l’obtention d’un VDQS, puis en 1970 l’AOC.
Une prise de conscience de tous les acteurs de l’AOC, l’arrivée de jeunes vignerons au fait des nouvelles techniques de vinification et plus respectueux d’un travail sur les vignes provoquèrent une petite révolution qui commence à porter ses fruits depuis quelques années. Les temps changent et le Cahors aussi. En bien. Baisse des rendements (50 hl par hectare obligatoire et une moyenne actuelle de 41hl/h), utilisation du cépage malbec à 70% minimum et ajout autorisé du tannat et du merlot. Le malbec est devenu entretemps un cépage mondialement reconnu grâce à l’Argentine et à ses exportations. Aussi, la décision fut prise de mettre en avant le cépage avec le terroir de Cahors comme référent puisqu’il est sans contestation le berceau historique du malbec. Et ça marche. Peut-être pas une révolution mais certainement une renaissance.
Une Sélection de belles et bonnes bouteilles
Château Tour de Miraval
Perle Noire 2014, rouge
Cépages : malbec
Situés sur les terres du Quercy Blanc, les trois hectares de la propriété sont sous la houlette d’Evelyne Demeaux-Lévy, revenue à la vigne il y a bientôt vingt ans pour continuer le travail de ses parents. Elle a eu raison car ses vins portent la marque de sa personnalité et de sa créativité, un peu en dehors des sentiers battus. Sa cuvée « Perle Noire » porte bien son nom avec des arômes puissants de fruits rouges très murs, une bouche pleine, riche, aux saveurs de fruits rouges et d’épices discrètes, mais toujours avec une fraicheur étonnante et bienvenue. Du beau travail. Bon potentiel de garde. Servir à 17° sur des viandes rouges, desserts au chocolat. Prix : 12 €
Saint-Matré
www.chmiraval.fr
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Le Clos du Chêne
Monsieur Malbec, rouge, 2014
Cépage : malbec
Un domaine qui perdure de père en… filles. Aujourd’hui c’est Valérie Roussille qui gère les 13 hectares situés sur les deuxièmes terrasses de Cahors, travaillés en culture raisonnée.
Sous la belle étiquette se révèle un vin rouge grenat, avec des arômes de fruits rouges et de pruneaux. En bouche, de la puissance mais aussi de la finesse, et un bel équilibre entre des tanins doux et une certaine « virilité » qui marque la typicité Cahors. Servir à 17° sur des viandes rouges, gibiers, et de belles terrines. Prix : 12 €
A noter également un agréable, sinon plus, IGP Côtes du Lot, cuvée Les Petits Cailloux, blanc, 2017. Cépages : chardonnay, viognier. Du fruit blanc, de la fraicheur et une belle minéralité. Servir à 10° en apéritif ou sur une bonne salade de tomates.
Route de la Gineste
46700 Duravel
[email protected]
www.closduchene-cahors.fr
Les Acacias, rouge, 2016
Cépage : malbec
Le nom bizarre sur l’étiquette, « sidérolithe », sont des dépôts fluviaux apportés par le Massif Central sur des coteaux argilo-calcaires rouges. Parcelles certifiées AB et Demeter, cuvaison de 30 jours, élevage sur lies en foudres, et barriques pendant un an. Pas de collage, pas de filtrage.
Fabien Jouves propose un vin d’une belle structure, avec de la matière et des tanins présents mais doux. Des notes de fruits rouges, et de réglisse. Un Cahors Malbec comme ils sont aujourd’hui. Parfait. Bon potentiel de garde. Servir à 17°. Prix : 27 €
Frères Vignerons & Amis
Pierre, Sébastien, Christophe
Parcelle des Origines, A822, rouge, 2014
Cépage : malbec
Une parcelle idéale sur un terrain argilo-calcaire typique du Cahors, à la Métairie Grande du Théron, en troisième terrasse du Lot. Une expression pure du malbec, vinifié dans un esprit de respect du terroir.
Un élevage de 18 mois en fûts de chêne français. Un vin riche, sur les fruits rouges mûrs, bois léger, tanins doux et soyeux, mais de la puissance et du charme. Un vin plus que séduisant. Servir à 17°. Prix : 21 €
Vignobles Sigaud
46220 Prayssac
Tel: +33 (0) 5 65 22 41 80
[email protected]
www.parcelledesorigines.com
Clos Triguedina
Jean-Luc Baldès
Cuvée Probus 2007, rouge
Cépage : malbec
Privilège d’un terroir, plus renommé qu’une parcelle, octroi d’un ordre monastique ou encore hommage à la lenteur, le clos ou « terrain cultivé clos de haies » selon le dictionnaire historique de la langue française, a franchi les siècles en s’acquittant d’une formidable épreuve : séduire tous les dégustateurs.
Quelle bonne idée d’avoir dénommé son vignoble selon l’expression occitane « me trigo de dina », littéralement il me tarde de diner ! Les vins de Jean-Luc Baldès invitent à prendre un verre pour découvrir ce fameux malbec dont il est un des meilleurs vinificateurs.
Intense, généreuse, gourmande, cette cuvée est tout en fraîcheur et aux notes épicées. Servir à 17°. Prix : 33 €, départ cave.
Vin de Lune
IGP Comté Tolosan, blanc, 2017
Cépages : viognier, chardonnay
Une cuvée atypique dans la production du Clos mais qui montre à nouveau le talent tous azimuts de Jean-Luc Baldès. Fruits blancs, fraicheur, minéralité, un vin assez complexe qui mérite de s’y attarder. Servir à 10°. Prix : 8 €
www.jlbaldes.com
Tél : 06 80 03 29 55
Les Poujols
46700 Vire-sur-Lot
UIVC – Union Interprofessionnelle du Vin de Cahors
Tél : 05 65 23 82 35 33
www.vindecahors.fr
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