Voici un titre de rentrée très poétique, dont il est bien difficile de parler sans en tout dévoiler… mais qui mérite réellement votre lecture. Tout d’abord, je dois dire que ce n’était pas celui qui m’attirait le plus dans ma pile de rentrée littéraire, une impression de facilité dans le titre, une photo sur le bandeau qui ne me plaisait pas vraiment, le sentiment que j’allais lire une histoire cent fois lue. Mais comme j’avais tort ! Clémence grandit auprès de parents un peu excentriques et doux, amoureux de la lecture, amoureux tout court. Rosalie et Alexandre ont choisi de vivre dans un petit village. Alexandre est instituteur. Rosalie s’occupe d’entretenir les grandes maisons vides des alentours pendant l’absence des propriétaires. Mamoune, la grand-mère, vit tout près de chez eux, et élève sa petite fille Lise, délaissée par ses parents. Le bonheur est complet, total, fragile. Il est fait de la vie dans ce qu’elle a de plus brut et sauvage, et de petits moments précieux que l’on se repassera plus tard au rétroprojecteur des souvenirs, quand on sera vieux… si l’on devient vieux. Le drame couve dans ce roman, se fait discret puis éclate enfin, et on se rend compte que depuis le début il était là, qu’on ne le voyait pas, ne le devinait pas, qu’on s’était laissé entraîner béatement dans une banale histoire familiale que ce roman n’était pas. Isabelle Desesquelles ne nous offre en effet pas son enfance sur un plateau avec ce récit, elle nous transporte ailleurs, dans le désir de la jeunesse éternelle, dans les chemins qui bifurquent et ne préviennent pas, dans l’impossible deuil. Un très très beau roman, étonnant aussi de sensualité, à découvrir absolument !
Editions Belfond – 16 août 2018
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
« Ne fais pas comme moi, ma Clémence, à te laisser bousculer par ce qui n’est plus. Ne laisse pas les souvenirs te serrer de trop près. Tu t’en souviendras ? »
D’autres lectures chez… Sylire, Joëlle et Cathulu
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