Réalisé par: Ben Howling, Yolanda Ramke
Avec: Martin Freeman, Anthony Hayes…
Durée: 1h45
Genre: Thriller/Horreur
Date de sortie: 18 Mai 2018 sur Netflix
Synopsis:
Quand il se retrouve infecté, Andy sait qu’il a 48 heures avant de se transformer. Deux jours durant lesquels il va tenter de trouver une personne de confiance pour s’occuper de son bébé…
Critique:
Pour leur premier film, Ben Howling et Yolanda Ramke nous embarquent dans un road trip où le destin du protagoniste est déjà plié dès les premières minutes.
Pas de twist ou de lueur au bout du tunnel, Andy sera un infecté dans 48 heures alors ne cherchez pas l’espoir il n’y en aura pas…du moins pas pour lui. C’est simple, l’enjeu de ces 1h45 pourrait se résumer en ces quelques lignes:
Père veuf s’éveillant aux tendances cannibalesques cherche gentille famille pour sa petite fille. Cinglés et mordus s’abstenir.
A défaut de pouvoir placer une annonce pour cause d’univers post-apocalyptique, Andy décide de se lancer lui-même dans cette quête de famille adoptive. Mais c’est sans compter sur sa transformation et sur la noirceur humaine qui semble affluer ces derniers temps…
Si la mise en place poussive et le rythme lent donne du fil à retordre aux habitués de Walking dead, le propos des réalisateurs est clair: nous proposer un film d’infectés au plus près de la réalité. Bien loin des clichés Hollywoodiens, Cargo propose une vision plus épurée, des « zombies » plus bio fleurant parfois la limite de la case petit budget.
Critique d’une société pourrissant sa planète, Cargo illustre son propos jusque dans l’infection. Ainsi c’est une espèce de sève suintante qui se répand dans les mordus comme si mère nature reprenait ses droits d’une bien cruelle façon. D’ailleurs, il n’y aura pas d’explications sur cette contagion même si quelques pistes sont données, les réalisateurs nous font comprendre que nous n’en sommes plus à ce stade depuis bien longtemps.
Malmené par quelques personnes de passage soit violentes soit désespérées, ce retour à la nature ne se fera pas sans mal pour notre protagoniste.
Personnalité touchante et combative, Andy est campé par un Martin Freeman tout en sensibilité, impeccable dans ce rôle de père prêt aux derniers sacrifices.
Malheureusement pour Cargo, trop de simplicité peut parfois conduire à l’ennui. On décroche ainsi parfois face à cette adversité, à ce destin qu’on sait déjà plié. Devant des dés jetés à l’avance, le jeu demandait plus d’audace, plus de défis pour nous faire oublier qu’on connait déjà la fin.
Sympathique ballade dans une Australie somptueuse, Cargo se fera très vite oublié bien que son propos laisse entrevoir de bonnes intentions.
Quelques années auparavant, il aurait probablement pu faire parler de lui mais les spectateurs avertis que nous sommes réclament maintenant d’avantage.
Spectacle engagé, quasi viscérale, Cargo se présente comme un divertissement convenu mais dont le rythme bien trop lent pourra en laisser plus d’un sur le chemin. N’est pas mordu qui veut et devant ce petit spectacle de Netflix, la morsure est bien trop douce pour y laisser une emprunte mémorable.
Votre dévoué Freddy