Nicolas Sarkozy est au G8 au Japon et on nous apprend qu'il s'y ennuie. Déjà, Carla Bruni-Sarkozy, son épouse, n'est pas du voyage et, en plus, le Japon n'est pas franchement le pays préféré du petit Nicolas. De ce fait, il a été le dernier arrivé et il partira le premier. Des détails qui ont légèrement vexé les autorités locales, comme sa saillie dénigrant les sumos et visant à critiquer Jacques Chirac. Comme la météo y met du sien en programmant des trombes d'eau pendant un spectacle traditionnel, rien n'est fait pour arranger l'humeur présidentielle. Surtout que le bon caractère n'est pas précisément le point fort de notre omni-président. C'est Jean-Pierre Raffarin qui disait de lui dans un ouvrage pourtant hagiographique qu'il était de bonne humeur... plusieurs fois par jour !
Pourtant, à bien y regarder, la véritable raison de son humeur maussade serait bien ailleurs. Dans cette réunion du G8, Nicolas Sarkozy n'est plus le centre du monde comme l'an passé. Cette fois, les regards se tournent vers Medevdev, le tout nouveau président russe dont c'est le premier sommet et vers George W. Bush dont c'est le dernier. Sarko y joue donc les utilités et ça l'énerve profondément. Il a tellement l'habitude de créer un tourbillon dont il est le centre permanent que ce rôle périphérique le rend boudeur comme un enfant gâté subissant l'arrivée du petit dernier de la famille et constatant qu'il n'est plus l'objet de toutes les attentions.
L'an dernier, il avait été chouchouté et avait réagi de la même façon quasi-enfantine comme l'avait souligné Patrick Poivre d'Arvor, ce qui lui a coûté sa place ensuite d'ailleurs.
Pensez à Sarkozy comme à un enfant gâté insupportable et vous aurez cerné au plus près sa psychologie. On peut remercier PPDA pour cette fulgurance fatale.
En attendant, le G8 et ses avatars numériques reste un grand barouf médiatique totalement inutile. Qui plus est, les conclusions ont été préparées à l'avance et l'on sait déjà qu'un accord pour réduire les émissions de CO2 de moitié en... 2050 sera annoncé. Un accord à minima qui sera, comme les précédents, pas respectés. Car le G8, c'est beaucoup d'argent dépensé pour réunir les maîtres du monde qui ne décident de rien, mais font semblant du contraire. Un peu comme les discussions de fin de banquet où l'on s'amuse à refaire le monde en étant un peu éméché. On se donne l'air important sans vraiment y croire et à la fin, le monde continue sa route sans en tenir compte.
On retiendra quelques petites phrases comme celle d'Angela Merkel demandant à Medvedev après sa rencontre après George Bush : "s'il allait bien". L'air de dire que Bush serait plus ou moins contaminé ou contaminant. Ou encore Bush félicitant Sarkozy pour Ingrid Betancourt. Du second ou troisième degré car Bush était au courant de tout et Nicolas... de rien. L'important étant d'être sur la photo finale, non ? A ce sport, Sarko est imbattable !
Il sera d'ailleurs, comme prévu, sur la photo officielle de la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin. Au diable les Droits de l'Homme ! Pas une raison suffisante pour rater une belle photo et puis, les réservations sont faites depuis longtemps...
Dominik