Une selection de livres drôles, émouvants et qui donnent la pèche.
Alain Bennet, La Reine des lectrices, Gallimard (2010). Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, tout d’un coup, rien n’arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu’elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?
C’est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les sœurs Brontë, Jean Genet et bien d’autres défilent sous l’œil implacable d’Elizabeth, cependant que le monde empesé so British de Buckingham Palace s’inquiète.
Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l’implacable protocole de la maison Windsor.
Un succès mondial a récompensé cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture.
Mario Vargas Llosa, La Tante Julia et le scribouillard, Gallimard (1985). A dix-huit ans. « Varguitas » fait mollement des études de droit, travaille un peu à la radio, écrit des nouvelles et est éperdument amoureux de la tante Julia, belle divorcée de quinze ans son aînée. Malgré les obstacles, leur amour triomphera.
Arto Paasilinna, Petits suicides entre amis, Gallimard (2005). Deux suicidaires se retrouvent fortuitement dans une vieille grange où ils souhaitaient partir tranquilles. Entravés dans leurs funestes projets, ils se mettent en tête de rassembler d’autres désespérés pour monter une association. Commence alors, à bord d’un car de tourisme flambant neuf, un périple loufoque mené à un train d’enfer, des falaises de l’océan Arctique jusqu’au cap Saint-Vincent au Portugal pour un saut de l’ange final. Un récit désopilant doublé d’une réflexion mordante sur le suicide.
Katarina Mazetti, Mon doudou divin, Gaia (2012). Pigiste pour la presse féminine, Wera a épuisé tous les sujets … et son compte en banque. Quant elle tombe sur une petite annonce proposant un stage en spiritualité, elle croit tenir un article en or. La voilà inscrite pour trois semaines d’immersion à La Béatitude en compagnie d’un apprenti gourou et d’une demi-douzaine de stagiaires qui, il faut bien le dire, n’ont pas l’air particulièrement plus illuminés qu’elle. Pour quelle raison sont-ils là ? Ressortiront-ils adeptes d’une nouvelle religion, ou débarrassés de leurs préjugés ? En tout cas tous ― même Wera, cachée derrière son pseudo-cynisme ― sont en quête de sacré.
Dialogues enlevés, portraits aussi vachards que tendres et inoxydable sens de l’humour assurent la réussite de ce roman qui pointe le besoin de sens de notre société contemporaine et illustre quelques-uns des réconforts s’offrant à elle, de la confiance à la tolérance, de la générosité à … la foi, bien sûr.
Catharina Ingelman-Sundberg, Comment braquer une banque sans perdre son dentier, Pocket (2015). Elles sont trois femmes et deux hommes : Märtha, Stina, Anna-Greta, le Génie, et le Râteau, chacun 80 ans au compteur. Ils chantent dans la même chorale et dépérissent dans la même maison de retraite à Stockholm. Nourriture insipide, traitement lamentable, restrictions constantes, pas étonnant que les résidents passent l’arme à gauche…
Ils ne vivront pas un jour de plus dans ce mouroir. Un brin rebelles et idéalistes, les cinq comparses décident de se lancer dans le grand banditisme. Avec leurs cheveux blancs et leurs déambulateurs, ils s’apprêtent à commettre le casse du siècle. Mais l’aventure s’emballe et rien ne va se passer comme prévu…
Katarina Bivald, La Bibliothèque des cœurs cabossés, Denoël (2015). Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l’Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine. Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis – et pas uniquement les personnages de ses romans préférés –, qui l’aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance. Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel…
Libba Bray, Belles dans la jungle, Gallimard (2013). Les cinquante candidates du concours Miss Fleur de Beauté pensaient faire un super voyage : défiler sur la plage dans de jolies tenues et rivaliser devant les caméras. Malheureusement, leur avion s’écrase sur une île déserte, les laissant abandonnées avec peu de vivres, et presque pas d’eyeliner.
Mais que faire quand on est une Miss ? Continuer de s’entraîner ou se battre contre les serpents ? Parfaire son bronzage ou prendre ses jambes à son cou ? Sans compter l’arrivée de pirates de téléréalité fort troublants… et de trafiquants d’armes fort redoutables.
Et si finalement cette épreuve permettait à ces jeunes filles condamnées à la beauté standardisée de découvrir qui elles sont vraiment ?