C'est la Gazette artistique de Nantes qui en informait ses lecteurs en septembre 1890. Comme tous les enfants du monde, le jeune Siegfried s'essayait à former sa signature...
"A l'Opéra impérial de Vienne, on a donné tout récemment la 200e représentation de Lohengrin. A cette occasion on se rappelle naturellement les commencements si difficiles de Richard Wagner, Tannhäuser et Lohengrin; il les vendit jadis pour une aumône à l'opéra de Vienne, mille florins l'un dans l'autre. L'affaire fut excellente pour l'Opéra, qui encaissait les plus belles recettes du monde avec les deux ouvrages. Wagner essaya à plusieurs reprises de faire annuler ce traité léonin, toujours sans le moindre succès. Un jour pourtant on lui demanda son opéra de Tristan et Iseult, et il ne le donna qu'à la condition que l'ancien contrat serait complètement révisé. Il fallut bien passer par là, et le compositeur fut amplement dédommagé. Plus tard, après 1876. il fut appelé à Vienne pour diriger ledit Tannhäuser et trois autres opéras de sa composition, quatre soirées en tout. Il demanda 20.000 florins (40,000 francs), frais d'hôtel et voyage payés. Tout lui fut accordé. L'hôtelier présenta même un mémoire pour meubles détériorés par le jeune Siegfried Wagner. L'enfant s'était amusé à tracer son nom sur du satin bleu de ciel avec ses doigts mouillés d'encre noire — total 800 florins. Le caissier paya sans broncher."