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Play with me, la chronique innocente...

Publié le 11 août 2018 par 7bd @7BD
Play with me, la chronique innocente... Titre : Play with me Auteurs : Nicoletta Ceccoli (dessins) Éditeur : Soleil Collection : venusdea Année : 2018 Pages : 120 Résumé : Trois chapitres pour présenter certaines œuvres de Nicoletta Ceccoli. Acryliques sur papier, les dessins, crayonnés et peintures sont à différents formats, parfois un détail de l'un d'entre eux est mis en avant. Ce livre réunit des travaux réalisés entre 2012 et 2017 en quatre chapitres : « Candyland », « Wild Beauties », « Come play with me » et « Tales From wonderland ». Une introduction de Heidi Leigh nous plonge dans l'univers étrange de Nicoletta Ceccoli. Mon avis : Cet artbook, comme on dit maintenant, ne présente pas d'histoire au sens strict. C'est au hasard des thèmes lancés par les chapitres que ses œuvres sont classées. Mais des thématiques majeures se dégagent de ces étranges tableaux. Je citerai, au hasard de mon ressenti, l'enfance, les contes de fées, l'innocence et un étrange malaise issu de la mise en scène et de certaines situations. Ce qui m'a le plus frappé dans les deux premiers chapitres, c'est une forme d'absence d'expression dans les visages des fillettes (car ce sont majoritairement de fillettes représentées) des tableaux. C'est à partir du chapitre trois que la tristesse, la crainte se peignent parfois dans les regards. C'est un des points troublants des dessins de Nicoletta Ceccoli. On n'est jamais vraiment sûr de ce que ressentent les protagonistes de ces tableaux. Malaise curieux, d'autant plus qu'ils sont mis en scène dans des détournements de contes de fées. Alors que la magie et l'innocence sont de mise, une situation, un point curieux, fait tout chambouler. Parfois, c'est vraiment flagrant. Comme dans « Big Bad Liar » où le jeu érotique rime avec la symbolique des personnages de Pinocchio. 
Play with me, la chronique innocente...  "Persistence with Pink" la symbolique forte est plus que suggérée Les décors sont remplis d'un mélange de jouets à grande échelle, de créatures étranges, ou d'un mix des deux. Comprenez des jouets aux regards étranges. Les couleurs douces renforcent ce contraste entre innocence et perversion. Soit ces couleurs créent des fonds sans vie, soit elles dépeignent des maisons, des forêts spacieuses et vides, des pans de murs. Pas un mot n'est prononcé tout au long de ses pages et c'est ce silence qui interroge notre perception de l'action. Silence renforcé par l'absence de vie en-dehors des personnages du tableau. Les forêts et maisons sonnent maladivement vides. L'action semble figée dans un instant suspendu, comme une photo aurait immortalisé ces différents moments. Et on se prend à laisser errer ses yeux sur la toile, se demandant pourquoi cette abeille mécanique, pourquoi cette sucette géante et multicolore plantée au loin. Plus que les personnages, les objets sont expressifs, l'inquiétude d'une cerise, la joie béate d'un biscuit ou d'un cornet de glace sont frappant par contraste avec ce que nous montre le dessin. Sur un monsieur pain d'épice, un sourire se mélange aux larmes alors qu'il est dévoré par deux petites filles dans « Material Girls ». Les titres, d'ailleurs, sont autant de sous-entendus qui éclaircissent – ou obscurcissent en donnant un autre sens encore – le dessin. Parfois, certains dessins se répondent, comme « My Favorite Costume » et « The Uninvited » jonglant sur le conte du petit Chaperon rouge. Parfois, un thème est exploité de manières différentes, comme dans « Still Life » ou « Solitary », jouant sur la poupée ressemblant étrangement à sa petite propriétaire. Play with me, la chronique innocente... "For your eyes only", un des dessins où l'émotion se lit sur le visage de la petite fille Prenez le temps de parcourir ce livre, car les secrets des dessins ne se livrent pas forcément au premier regard. Et inutile de vous dire qu'une connaissance des conte de fées ayant bercé votre enfance sera nécessaire pour trouver certaines clés. A côté de ce fond incommensurable de réflexions, je me dois de préciser que les dessins sont d'une beauté à couper le souffle. Loin des pin-ups à l'érotisme survitaminé, les jeunes filles de Ceccoli sont innocentes au premier abord, mais beaucoup moins qu'elles n'en ont l'air. D'où ce malaise vague qui plane parfois. Cet artbook est une belle découverte. Un détournement audacieux et astucieux des thèmes des contes de fées, qui nous rappellent, par ailleurs, que ces récits pour enfants contiennent parfois des passages pouvant donner naissance à des œuvres aussi tranquilles d'apparence et remplies de tension par derrière. Zéda croise le monde de "Play with me" dans ce dessin inspiré de l’œuvre "Material Girl" de Nicoletta Ceccoli ! Play with me, la chronique innocente... David
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