Benjamin Clementine so far : 2015-2017

Publié le 09 août 2018 par Heepro Music @heepro

Quitter ses parents puis son pays est déjà en soi quelque chose de traumatisant. Ensuite, se retrouver à dormir dans la rue, dans un pays et une ville inconnus, là, on pourrait presque parler de moment potentiellement tragique. Mais Benjamin Sainte Clémentine ne s'est pas laissé aller. Il a utilisé son don - sa voix - pour essayer de s'en sortir dignement. Ce qui n'était assurément qu'un gagne-pain s'est finalement transformé en une opportunité unique. Son talent hors du commun fut heureusement pour lui découvert... et nous voici à retracer, déjà, ces quelques années d'une carrière couronnée en France par une Victoire de la Musique et au Royaume-Uni par le Mercury Prize. C'était en janvier 2015...

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" Sur cette photo dans un espace, on voit un garçon avec un long manteau, tenant ce qui ressemble à une moitié de pomme. Maintenant, si je vous disais qu'il y a une seconde pomme dans l'autre main du garçon, voudrez-vous me croire ? Eh bien, je crois que parfois on doit seulement l'entendre, et le ressentir, pour y croire. Et alors la deuxième pomme est ce que vous avez maintenant dans vos mains. C'est mon monde et c'est tout ce dont je vais dépendre au moins pour le moment. Avant que je ne commence à réfléchir à la vie après la mort, le paradis et le reste, je dois compter sur ma pomme, mon monde, le monde. Peu importe à quel point cela peut être difficile parfois. Heureusement, je suis ravi que soyez dorénavant ici pour en vivre l'expérience avec moi. Concernant les couleurs, j'imaginais que vous puissiez connaître la moitié de l'histoire au moins pour le moment, donc, pour être bref, le mur bleu signifie Paris, en France, et la porte de couleur rouge signifie l'Angleterre. "

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S'il existe une continuité certaine entre les deux disques, I Tell A Fly sonne moins classique que son prédécesseur, tant il s'ouvre à de nouvelles sonorités. Pour preuve, l'utilisation d'un synthétiseur extrêmement rare qu'il aura eu la chance de trouver... dans le studio de Damon Albarn ! Cela, parce qu'il a découvert la musique du Japonais Isao Tomita il y a peu, ce dernier réarrangeant des œuvre de Claude Debussy, ses influences premières demeurant également notables bien entendu (Erik Satie).

Il est rare d'entendre des albums si vivants que l'on a l'impression presque perceptible que l'on est en plein spectacle, assis devant une scène où se déroulerait un opéra. L'ajout de la batterie d' Alexis Bossard ajoute plus que jamais une touche tout à fait contemporaine à la musique a fortiori classique de l'Anglais, le batteur jouant d'une façon très dynamique, presque live, les rythmes s'approchant de ce que l'on peut entendre dans certaines musiques électroniques.

Benjamin Clementine habite littéralement son univers, du chant à la musique [...] lire la suite

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Que dire d'autre si ce n'est que j'ai tellement hâte de savoir ce qu'il fera ensuite... Pour l'heure, At Least For Now et I Tell A Fly vont encore m'occuper pendant un beau et long moment !

" And so I start by thanking you and end by thanking you. As I sip tea picking two little croissants in my box of stone. "

(in heepro.wordpress.com, le 09/08/2018)