Koto aux Mardis de Paimpol, port de Paimpol, le 7 août 2018

Publié le 07 août 2018 par Concerts-Review

Koto aux Mardis de Paimpol, port de Paimpol, le 7 août 2018.

Dans les gazettes: mardi 7 août, les Mardis de Paimpol résonneront au son du folk-rock, Quai Duguay-Trouin, à l'affiche, Koto et Back Ouest!

19:20', ça s'annonce plutôt mal, une vilaine saucée inonde les quais.

Après des semaines de fortes chaleurs, la pluie a refait son apparition dans le Goëlo, les averses s'étaient interrompues peu avant 19h, ce qui t'avait incité à mettre le cap sur Pempoull, la ville portuaire ayant inspiré Pierre Loti pour ' Pêcheur d'Islande'.

19:40', pour la troisième fois les serveuses dressent les terrasses installées face à la scène, et 5' plus tard la sono s'estompe pour céder la place à Koto.

Le groupe naît en 2015/2016, du côté de Quimper, lorsque le globe-trotter, chanteur, compositeur, guitariste, claviériste, Raphaël Gouvy embrigade Gurvan Loudoux (percussions -batterie), Pierre-Josquin Goisbault (guitare él. ou acoustique, harmonica, choeurs) et Guillaume Michel (basses), très vite, le quartet fait parler de lui, il remporte le tremplin musical du Run ar Puns à Châteaulin, joue l'avant-programme de Piers Faccini, sillonne toute la Bretagne et, enfin, enregistre un EP 4 titres, qu'un prêtre a baptisé le 15 juin sans lui donner de prénom.

Raphaël se présente seul en s'accompagnant à la guitare sèche, il lance la superbe ballade folk ' Restless Heart', dont le clip réalisé par Clémence Demesme vaut le détour.

Clémence Demesme,. Lire la suite sur KuB : https://www.kubweb.media/page/clip-restless-heart-koto-clemence-demesme-enfance/

Clémence Demesme,. Lire la suite sur KuB : https://www.kubweb.media/page/clip-restless-heart-koto-clemence-demesme-enfance/

Les complices rejoignent le garçon au coeur fébrile pour habiller la mélodie onirique d'une toile americana/indie folk idoine.

Ce premier jet d'un esthétisme exquis est suivi par 'Little heart', dépeignant un paysage hivernal mélancolique.

La voix est pure, désarmante, à l'instar du timbre ensorcelant et lyrique d'un certain Jeff Buckley, le chant est à la fois fragile et vibrant.

Changement d'univers avec le rythmé 'Golden ring', lorgnant vers le blues, surtout lorsque Pierre-Josquin insère d'incisives lignes d'harmonica au milieu du morceau.

'Crossing muddy waters', reprendre John Hiatt, c'est faire preuve d'un bon goût certain, sur le titletrack de l'album du même nom, John fait référence au grand Muddy Waters tout en décrivant la fin d'une liaison, un sujet typiquement blues.

La basse et l'acoustique de PJG se livrent à un duel avant la reprise du thème, Paimpol écoute en silence, frappe le sol du talon, avant d'applaudir à la performance.

Mes chansons sont un carnet de voyage, l'épisode suivant se nomme 'Swept away'.

Le titre démarre par un chant plaintif, la voix, haut perchée, poussée par un effet de reverb, vient effleurer ton épiderme, provoquant un hérissement des poils, tu parviens à te calmer en te focalisant sur les riffs de guitare évoquant Chris Isaak, puis tu te laisses bercer par la douceur de cette ballade mélancolique.

'Folk 3' dit la playlist, Raphaël est passé derrière les claviers tandis que la section rythmique impriment un tempo funky.

Ils proposent une seconde cover, 'Waterbound', un bluegrass track de Dirk Powell.

Le band travaille dans la délicatesse et la sobriété et soutient remarquablement le chanteur à la voix séraphique.

Koto dispose de sérieux atouts pour se frayer un chemin vers les sommets les plus élevés.

C'est faire preuve de romantisme ou d'un amour pour les Doors que de nous proposer une flânerie in the 'Graveyard'.

Après cette envolée roots/americana, le groupe enchaîne sur 'Hold me tight'.

Il y a des regards qui captivent, c'est ce dont traite cette lovesong au démarrage serein, insensiblement, elle vire blues obsédant, nous rappelant certains efforts de Peter Green, post-Fleetwood Mac.

Une basse omniprésente porte la suivante, au titre énigmatique, sur le papelard traînant sur la table de mix t'as lu TCIM, tu nous décryptes ça, Raphaël?

La dernière, 'Jeanne', aux accents psychédéliques indubitables, aborde l'amour impalpable, la fiction et la réalité.

Paimpol a succombé aux charmes du jeune groupe et espère un rappel.

Ces messieurs de la technique, on peut?

Acquiescement!

Koto délecte l'assistance avec un double bis, le merveilleux 'The Only Living Boy in New-York' de Simon and Garfunkel et la reprise de la première chanson de leur EP, ' Restless Heart', avant de passer à l'épisode commercial, la vente de l'EP!