[Critique] TEL PÈRE
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Titre original : Like Father
Note:
Origine : États-Unis
Réalisatrice : Lauren Miller Rogen
Distribution : Kristen Bell, Kelsey Grammer, Seth Rogen, Zach Appelman, Lenny Jacobson, Brett Gelman, Jon Foster, Brittany Ross…
Genre : Drame/Comédie
Date de sortie : 3 août 2018 (Netflix)
Le Pitch :
Abandonnée au pied de l’autel, Rachel, une accro au boulot, se retrouve sur un bateau de croisière avec son père qu’elle n’a pas vu depuis plus de 20 ans, à la suite d’une nuit particulièrement arrosée…
La Critique de Tel Père :
Le CV de Lauren Miller Rogen croise bien souvent celui de son mari Seth Rogen. En tant qu’actrice, on a notamment pu la voir dans Supergrave, Observe & Report, 50/50 et Sausage Party, mais aussi dans la série Master Of None. Lauren Miller Rogen qui s’est lancée dans le cinéma en 2012, en produisant la comédie American Sexy Phone, avant de faire ses débuts à la réalisation et à l’écriture de scénarios avec le long-métrage qui nous intéresse ici, à savoir Tel Père…
La croisière (ne) s’amuse (pas vraiment)
On devine assez vite que Lauren Miller Rogen n’a pas cherché l’originalité à tout prix, bien que son postulat possède quelque chose de résolument frais. Notamment dans sa première partie. C’est donc précisément ce qui amène le personnage de Kristen Bell à se retrouver sur un paquebot de croisière avec son géniteur qu’elle n’a pas vu depuis très longtemps, qui confère au récit son caractère assez original. Même si par la suite, la réalisatrice/scénariste se réfugie derrière des lieux communs qu’elle parvient néanmoins à s’approprier sans démériter tout du long.
Pile poil à mi-chemin entre la comédie et le drame familial, Tel Père raconte comment une accro au boulot new-yorkaise est amenée à renouer avec son père, quand bien même ce dernier ne l’a pas vue grandir et fait aujourd’hui amende honorable pour tenter de rattraper les erreurs du passé. La tonalité alterne entre le léger, avec des gags typiques de ce genre de production, et des séquences plus émouvantes, là encore pas du tout originales mais vraiment bien amenées.
Kristen Bell et Kelsey Grammer sont sur un bateau
Comme à son habitude quand elle est servie par un scénario taillé sur mesure, Kristen Bell fait des merveilles dans la peau d’une jeune femme obnubilée par son travail. Sa façon, très naturelle, de faire transparaître des fêlures de plus en plus visibles, à mesure que son existence se fissure, donne au film une profondeur assez inattendue, alors qu’en face, Kelsey Grammer trouve ni plus ni moins l’un de ses meilleurs rôles. Le duo porte ainsi le long-métrage et lui permet de traverser les quelques turbulences imposées par un scénario certes cousu de fil blanc mais, il faut le rappeler, empreint d’une sensibilité qui fait toute la différence quand vient le moment d’introduire le dénouement.
Et surtout, Tel Père est totalement dénué de cynisme. Lauren Miller Rogen fait confiance à ses acteurs, parmi lesquels son homme, Seth Rogen, qui incarne avec une certaine jubilation un personnage assez différent de ceux qu’il joue habituellement. Rogen qui néanmoins, ne fait que passer, laissant la place à Kristen Bell et à Kelsey Grammer.
Tranquillement, alors que le bateau de croisière sur lequel voguent nos protagonistes, se rapproche de sa destination finale, les sentiments s’exacerbent, les comptes se règlent, les nuages sont chassés par le soleil et tout se déroule comme prévu. Mais sans ce cynisme qui parfois gâche tout, la machine tourne à plein régime et ça fonctionne superbement bien. Au point qu’il n’est pas interdit de verser sa petite larme…
En Bref…
Tel Père est un film simple sans prétention et sans cynisme. Une comédie dramatique comme les Américains savent si bien les faire, qui ne va pas révolutionner le genre mais qui impose une tonalité gentiment douce-amère et une rythmique savamment entretenue. Dépaysant, frais, émouvant et drôle, Tel Père jouit aussi bien sûr de la présence d’acteurs investis, à commencer par la formidable Kristen Bell et l’excellent Kelsey Grammer. Un film à ranger parmi les plus grandes réussites Netflix.
@ Gilles Rolland