Notre désir de tendresse est infini

Par Capocapesdoc
Notre désir de tendresse est infini

Sébastien Ménard

Publie.net - La machine ronde - 2017

Sur nos écrans portables sur les clefs de nos cabanes sur - les feux qu'on allume certaines nuits pour s'assurer qu'on existe encore - sur les routes qu'on épuise pour vérifier qu'elles ont une fin - sur les couvertures de nos corps - sur les cabanes qu'on dessine dans nos têtes et sur nos carnets. Dans l'épuisement des gommes de nos pneumatiques - dans la vibration de la membrane du haut-parleur de nos nuits - dans l'ondulation d'un corps une nuit qu'on s'était dit je serai danseur - dans le cuivre d'une trompette un jour qu'on s'était dit je serai poète - dans le tremblement du manche d'une pioche un jour qu'on s'était dit je piocherai - dans la voix d'un homme loin un jour qu'on s'était dit j'y vais : la tendresse.

Jazz des flammes humides et du Caucase, contes incarnés du Danube, airs à l'oud pour faire danser les peaux d'ours et de loups, ces poèmes sont une invitation à un chamanisme intérieur. Un blues tendre et heureux que la nuit appelle. Comme un album étrange.

Cet ouvrage commence par cette phrase :

"ensemble
d'exagérations / poèmes / contes
à prononcer à voix haute"

Il nous met dans le ton.

C'est effectivement de multitudes de petites phrases, qu'il est plus facile de vivre si on les lit à haute voix ou si on les écoute. On en ressent davantage les émotions.

J'ai eu la chance de travailler auprès de Sébastien Ménard deux années scolaires de suite grâce à un projet d'écriture avec des élèves, et j'aime sa façon d'écrire, les auteurs dont il s'inspire, sa façon de déclamer ses textes. J'ai aussi eu la chance de l'écouter lors de mise en voix de ses textes, accompagné par l'oudiste (joueur d'oud) Antoine Leroy : c'est magnifique !