S’agit-il d’un « effet de communication » pour préparer une action délicate? Il semble plus vraisemblable que nous arrivons à un tournant du quinquennat. Un moment ou la politique souhaitée par le premier ministre et son ministre du budget pourrait être sensiblement différente des préoccupations du président de la République.
La préparation du budget 2009 s’avance, le débat d’orientation doit avoir lieu prochainement au parlement. François Fillon devant l’UMP a déclaré « Je ne serai pas le premier ministre qui laisse aux générations futures la facture de nos imprévoyances et de nos lâchetés. » (sic) pendant qu’Eric Woerth de son côté, à l’image des commissions des finances des deux assemblées, semble dénoter une propension à la dépense du côté de l’Elysée. La charge de la dette enfle, et si la promesse d’un retour à l’équilibre pour 2012 doit être tenue, une discipline rigoureuse est incontournable.
Dans ce sens Fillon plaide pour une maîtrise stricte des dépenses en volume , pour le strict non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et pour « un effort de vérité » sur la sécurité sociale. En clair il affiche la rigueur, mot dont on connaît l’effet « allergisant » immédiat, mais à terme sans doute synonyme de sérieux.
Tournant donc si effectivement les politiques préconisées par le premier ministre et son gouvernement divergent avec celles souhaitées par l’Elysée. François Fillon est un homme de conviction, jeune, il n’a pas envie de compromettre son avenir et l’on peut parier qu’il n’acceptera pas effectivement de faire n’importe quoi. Son annonce devant l’UMP pourrait être le premier acte d’une prochaine « évolution » à la tête de l’exécutif.