Depuis qu'elle a littéralement inventé le concept d'acceptation des paiements par carte sur smartphone, Square a toujours cherché à enrichir l'expérience qu'elle délivre aux commerçants, avec des solutions globales et personnalisées. Cette stratégie aboutit logiquement à l'ouverture de ses API d'encaissement aux développeurs.
Le nouveau « Square Reader SDK », qui s'intègre de manière standard dans les plates-formes de développement logiciel pour iOS et Android, permet, en quelques lignes de code, d'ajouter à toute application mobile la capacité d'enregistrer des paiements par l'intermédiaire des lecteurs de carte connectés au téléphone qui ont fait le succès de la startup. L'objectif est de favoriser la conception de solutions adaptées aux particularités des métiers et domaines que les outils existants ne gèrent pas parfaitement.
Les premiers partenaires de Square ont ainsi créé, entre autres, un kiosque de prise de commande en libre-service pour une petite chaîne de restauration (bien que le site dédié aux développeurs prohibe l'utilisation sur des terminaux sans opérateur), un taximètre de nouvelle génération ou encore une application de vente de médicaments pour les professionnels de la santé (respectant toutes les contraintes spécifiques au secteur). Dans tous les cas, l'enjeu est « simplement » d'insérer le geste de paiement dans le parcours du professionnel, de la manière la plus transparente possible.
Naturellement, Square n'est pas totalement novice en matière d'ouverture de ses systèmes et sa place de marché, lancée il y a deux ans, compte aujourd'hui une centaine de titres, autorisant les commerçants à assembler un ensemble cohérent de logiciels – de comptabilité, de gestion d'inventaire, de facturation, de distribution en ligne… – autour de leur plate-forme d'encaissement et de gestion de point de vente, pour gérer leur activité de bout en bout. Cette offre complémentaire pourra donc bientôt également accueillir des substituts aux solutions originales de la jeune pousse.
On pourrait arguer que Square a mis longtemps à s'ouvrir, alors que son principal émule européen, iZettle (acquis par PayPal au printemps dernier), proposait des API dès 2012… Rétrospectivement, il n'y a pourtant rien à reprocher à la démarche : l'ambition initiale de l'américaine était de fournir aux petits commerçants un outil de vente complet, mais simple et prêt à l'emploi. Ce n'est qu'avec l'arrivée de clients plus importants que de nouveaux besoins émergent, justifiant le développement d'un écosystème étendu (facilité, en outre, par l'existence d'une large base d'utilisateurs potentiels).
L'heure est désormais venue pour le trublion de s'attaquer sérieusement à ces segments de marché plus traditionnels, déjà équipés de systèmes d'encaissement plus ou moins sophistiqués. En procurant à ces acteurs les moyens (aisément accessibles) de définir eux-mêmes l'expérience de paiement qu'ils désirent offrir à leurs clients, Square marque immédiatement sa différence et leur apporte une valeur unique.