Fake ne veut pas dire faux, dans le sens où l'on entend "faux" en France. Est "fake" quelque-chose qui se fait prendre pour autre chose. Mais c'est une "vraie" chose. La fake news est une nouvelle juste qui nous induit en erreur. Il faut entendre "fake" au sens du faux de "faussaire". (Un "fake Picasso", peut être meilleur qu'un "true Picasso", mais il n'a pas été peint par Picasso.)
Je soupçonne que c'est ce qu'a en tête M.Trump. Il dit à ses électeurs : ce que vous vivez n'est pas dans les journaux, donc l'information qui s'y trouve, même si elle est juste, n'est pas L'information, elle n'est pas complète. Et cette incomplétude a pour objet de servir des intérêts qui ne sont pas les vôtres.
Ce qui amène à une seconde "fake news". Les opposants à M.Trump lui disent : vous affirmez donc que nous complotons contre l'intérêt de vos électeurs ? "La théorie du complot." Or, celui qui émet des "fake news" ne le fait pas forcément à dessein (complot). Et c'est ce que permet de comprendre la vraie définition de "fake". Les fake news étant justes, celui qui les émet a toutes les chances de croire à ce qu'il dit. Que ça aille dans son intérêt ne fait que le renforcer dans ses certitudes.
En résumé, "fake news" signifie, simplement, privilégier certaines informations. Le phénomène "fake news" fausse ce que les Grecs appelaient la "dialectique". Le processus qui est celui de la justice, qui instruit un dossier à charge et à décharge. Ce processus est supposé être la condition nécessaire pour parvenir à la vérité. On a donc un "semblant" de vérité. "Fake" veut dire, donc, dans l'expression "fake news", "semblant", et pas "faux"... La traduction que le français donne au mot lui même illustre le phénomène qu'il dénonce.