de rien. Laisse les noms
aux nouveaux constructeurs de drapeaux.
Allez, petit : il est temps.
Regarde : ceci est un bois, et ceci est
une boîte de viande. Ceci est un fleuve.
Du pont tu vois une ville parfaitement blanche,
une source de sang grumelé. Et les années,
les années sur leurs chevaux noirs. La ville
est faite de chaux et de plâtre, de silence.
Ici le passage, la fuite est un autre chemin.
*
Arte della fuga
Resisti a tutto, fuggi. Fallo in nome
di niente. Lasci i nomi
ai nuovi costruttori di bandiere.
Dai, topolino: è ora.
Guarda : questo è un bosco, e questa
una lattina di carne. Questo è un fiume.
Dal ponte vedi una città bianchissima,
una polla di sangue raggrumato. E gli anni,
gli anni sui loro cavalli neri. La città
è fatta di calce e gesso, di silenzio.
Il passo è qui, la fuga un’altra strada.
***
Fabio Pusterla (né à Mendrisio, Suisse en 1957) – Une voix pour le noir, Poésies 1985-1999