La petite fille se pencha sur son journal, ami intime de chaque soir.
Son seul ami.
Elle écrivit quelques mots. Mais au-dehors, la fureur de la haine et du sordide, brandissant son sabre noir, ensanglanté de millions d’âmes.
Le Léviathan sinistre approchait, assoiffé de mort.
Sanguinaire dans ce qui lui sert d’âme.
La petite fille, effrayée, se cacha dans un placard.
Les heures, les jours passèrent, mais le monstre était toujours là, à la recherche de sa proie.
Entouré de milliers d’hommes et de femmes, au regard halluciné par la haine, ayant vendu leurs coeurs au diable. Coeurs de misérables, ayant créé l’enfer sur terre.
Mais le monstre était toujours là, envoyant sa horde de sinistres barbares.
Soldats de la mort.
Il s’empara de la petite fille.
Eut-il seulement pitié de sa jeunesse ?
Connut-il seulement un seul souvenir d’enfance ?
L’âme de la petite fille s’en alla au ciel.
Mon Dieu, pourquoi ?
Mon Dieu, au nom de quoi ?
Shalom sur ton âme, ma petite fille, ton petit corps meurtri, a enfin trouvé la sérénité éternelle.
Le vent caressa de sa tendresse et feuilleta, pour une dernière fois, le journal d’Anne Franck.