Cela fait plusieurs mois que je n’ai pas posté par ici, prise par l’écriture du troisième volet des enquêtes de Mélina Corneille, la recherche d’éditeurs pour le second, avec une préparation éventuelle à l’autoédition et tout ça me prend beaucoup de temps. Mais cette lecture ayant été un grand coup de cœur, j’avais vraiment très envie de vous en parler ! “La meilleure d’entre nous” de Sarah Vaughan est un roman qui m’a beaucoup touchée, bouleversée, aussi, car il a fait écho à de nombreuses réflexions personnelles.
“La meilleure d’entre nous” de Sarah Vaughan, publié aux éditions Préludes, puis au format poche au Livre de Poche. Photo Monia Boubaker.
“La meilleure d’entre nous” est le premier roman de Sarah Vaughan, que je qualifierais volontiers de “petit bijou” de par les sujets qu’il évoque : tout d’abord, (avis aux gourmands !), le roman est une véritable ode à la pâtisserie, parsemé de conseils et de recettes, car le sujet du roman est un concours de cuisine. Un concours bien particulier puisqu’il est organisé pour découvrir “La nouvelle Kathleen Eaden” célèbre auteur du livre de recette “L’art de la pâtisserie”, à la tête des magasins Eaden, du magazine du même nom et bien plus que ça : aux yeux des mères, des épouses, elle est la représentante de la femme parfaite ayant su mener d’une main de maître, vie professionnelle couronnée de succès et vie de famille épanouie.
L’histoire se passe en Angleterre, en 2012, et met en scène les cinq candidats en lice pour le titre de la nouvelle Kathleen Eaden : Vicki, Claire, Jenny et Karen, toutes mamans, et Mike, seul homme de la compétition, veuf et père de deux enfants.
L’auteur aborde d’ailleurs beaucoup moins la vie de Mike en comparaison des autres personnages, mais je n’en l’ai pas moins apprécié.
Les personnages m’ont beaucoup touchée, tous à leur façon, avec leur parcours de vie, leurs doutes, leurs blessures, mais aussi leurs envies, leurs rêves. Entre chaque épreuve du concours, on entre un peu plus dans leur quotidien, qui n’a absolument rien d’un long fleuve tranquille.
J’ai trouvé la construction du roman très intéressante, car entre les chapitres, on découvre également, un peu à la façon d’épisodes, une période particulière de la vie de Kathleen Eaden, qui devient le fil rouge du roman. Cette incursion dans la vie de Kathleen Eaden apporte un point de tension dans l’histoire ; j’avais hâte d’en connaître le dénouement.
“La meilleure d’entre nous” a été une vraie surprise, je l’ai lu avec beaucoup d’émotion (et le ventre gargouillant !). Il est divisé en plusieurs parties, qui correspondent aux épreuves du concours : gâteaux, biscuits, pain et brioches, tartes, entremets, et l’art du thé. J’ai d’ailleurs particulièrement savouré cette dernière épreuve du concours ; au moment où j’ai lu ces lignes, j’aurais donné n’importe quoi pour voir apparaître ces petits sandwiches au saumon fumé et fromage frais et ces scones, accompagnés d’un délicieux Earl Grey, présentés sur un plat de trois étages ! (D’ailleurs, rien que de vous en reparler… )
Outre la compétition gourmande et les délicieuses préparations (qui vous laisseront une inévitable sensation de faim, je vous le garantis !), ce roman pose de véritables questions sur la vie d’épouse et de maman : peut-on vraiment concilier passions et vie de famille ? Étant maman, peut-on prendre du temps pour soi, du temps pour réaliser ses rêves, pour mener un projet, sans culpabiliser ? Est-ce que devenir maman implique de tout laisser derrière soi, voire de s’oublier complètement, pour se consacrer à ses enfants ?
Avec “La meilleure d’entre nous“, Sarah Vaughan évoque également d’autres sujets, tels l’épanouissement personnel, la reconnaissance, la tolérance, mais aussi le pardon : pouvoir se pardonner ses erreurs, se pardonner de ne pouvoir être une femme, épouse, et mère parfaites (car personne ne le peut) pour continuer à avancer. L’existence parfaite n’existe pas, il faut faire avec notre propre histoire, et de notre mieux, en faisant preuve autant pour soi que pour les personnes qui partagent notre vie, d’amour et de bienveillance. Car ici, il est question avant tout, d’amour : l’amour de régaler ses proches avec de la bonne cuisine et l’envie d’en être que plus aimé en retour, l’amour de soi, l’amour que l’on porte à ceux qui nous entourent et rendent notre vie meilleure.
Dans cette histoire, mais finalement aussi dans la vie, les apparences peuvent parfois être trompeuses, ce qui nous amène alors, une fois la vérité découverte et la réalité reconsidérée, à porter un regard plus indulgent sur nos propres vies.
Extrait :
“Il existe de nombreuses raisons de faire la cuisine : recevoir, créer, impressionner, nourrir, chercher qui l’on est et, parfois, il faut bien le reconnaître, parfaire cet art. Mais souvent nous cuisinons pour assouvir une faim qui serait plus sûrement rassasiée par un simple geste de l’être cher. Nous cuisinons pour aimer et être aimé.” (…)
“La meilleure d’entre nous” est un roman par lequel j’ai été happée, tout simplement parce qu’il m’a émue, bousculée, bouleversée… et régalée
Si vous êtes sensibles à ces ingrédients : la cuisine, la pâtisserie particulièrement, les personnages émouvants et l’Angleterre, je ne peux que vous le conseiller !
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