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Le Suspendu de Conakry, de Jean-Christophe Rufin

Publié le 01 août 2018 par Francisrichard @francisrichard
Le Suspendu de Conakry, de Jean-Christophe Rufin

Dans toute vie on trouve, à des degrés divers, un entrelacs de relations, d'oppositions, de contradictions.

La vie du sexagénaire Jacques Mayères est ainsi faite, sauf que toute vie ne se termine pas comme la sienne, tué par balle avant d'être suspendu au mât de son voilier, le Tlemcem, dans la marina de la capitale de la Guinée.

Le Consul Général de France est en vacances. Le Consul Aurel Timescu le remplace, s'intéresse au triste sort de ce ressortissant français et se charge de prévenir sa famille. Or ce petit diplomate est rien de moins qu'original.

Dans cette ville tropicale, il met un point d'honneur à ne rien changer à ses habitudes vestimentaires. Il est habillé comme il l'aurait été en plein hiver dans sa Roumanie natale ou, à la rigueur, en France, sa patrie d'adoption...

Rien ne prédestinait cet exilé à devenir un jour fonctionnaire au Ministère des Affaires étrangères. Après avoir été pianiste dans des bastringues, il a enseigné le piano à des jeunes filles et c'est ainsi qu'il a saisi sa chance...

Chance, c'est vite dit, puisque, actuellement, Aurel Timescu est dans un placard à l'ambassade de France. L'absence de son patron est une opportunité pour jouer au policier qu'il aurait voulu être et mener l'enquête, à sa manière.

Le coffre-fort de Jacques Mayères a certes été vidé de ses espèces mais, pourquoi, après avoir été tué par balle, son cadavre a-t-il été suspendu par un pied à la drisse de la grand-voile de son bateau? C'est incompréhensible.

Pourquoi la jeune guinéenne, Mame Fatim, avec laquelle il vivait depuis quelques semaines, a-t-elle été retrouvée nue, bâillonnée, pieds et poings liés, prétendant avoir été violée par l'assassin de ce chef d'entreprise à la retraite?

En exposant sur son mur l'entrelacs du Suspendu de Conakry, le héros de Jean-Christophe Rufin fait des rapprochements stupéfiants. Préalablement il a interrogé les témoins du passé proche et lointain de la victime...

Aurel Timescu carbure au vin blanc, de préférence du tokay. Cela fait partie de sa méthode d'investigation qui, si elle n'est pas toujours très orthodoxe, fait merveille dans un monde sans foi ni loi, où la locution in vino veritas se vérifie.

Francis Richard

Le suspendu de Conakry, Jean-Christophe Rufin, 320 pages, Flammarion

Livres précédents chez Gallimard:

Sept histoires qui reviennent de loin (2011)

Le collier rouge (2014)

Check-point (2015)


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