Si la couverture invite à s’allonger dans un transat en bord de mer, le cocktail servi par l’auteur est cependant composé de médicaments utilisés dans le cadre d’une cure de chimiothérapie. Le club dont il est question réunit en effet des personnes dont le seul point commun est qu’on vient de leur diagnostiquer un cancer. Au revoir la légèreté et le moment de détente que semblait promettre le titre et place à un récit qui tombe dans le pathos et le larmoyant ?
Pas du tout, car l’auteur a beau aborder un sujet peu réjouissant à la base, il le fait avec légèreté et beaucoup d’humour, en compagnie de personnages bien décidés à se serrer les coudes et à ne pas se laisser abattre par la maladie. Le plus grand challenge du lecteur sera d’ailleurs de passer outre ce positivisme exagéré et cette abondance de bons sentiments, qui transforment certes ce livre au sujet délicat en roman feel-good, mais l’éloigne par la même occasion de la réalité… à l’image de cette infirmière qui effectue une danse du crabe devant des patients venus faire leur première chimio.
Afin de passer un bon moment de lecture, il faut donc pouvoir accepter cette approche pleine d’autodérision. Une fois cette barrière franchie, on s’attache très vite à ces personnages qui partagent progressivement leurs fêlures et leurs faiblesses, sous une devise commune qui résume immédiatement le ton du récit : « Croix de bois, croix de fer, si je meurs c’est d’un cancer! »
Si personne ne rêve de faire partie de ce « Club des feignasses », il ne manque cependant pas de séduire. La légèreté promise par le titre y est de rigueur, permettant à ses membres d’affronter la maladie avec une incroyable joie de vivre, sans mettre l’accent sur la mort, mais sur la vie. Le chemin parcouru est certes celui de la maladie, mais surtout celui de la solidarité, de la tendresse, du rire et de l’humanité, proposant ainsi une bouffée d’oxygène malgré un sujet sensible.
Si les émotions sont inévitablement au rendez-vous de cette lecture, celles-ci atteignent leur comble lors des remerciements de l’auteur. Cette partie où il nous parle de son propre vécu est forcément plus ancrée dans la réalité et du coup beaucoup plus émouvante…
Dans le même genre, lisez surtout « Les derniers jours de Rabbit Hayes » d’Anna McPartlin.
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