Le cours du sucre fond comme neige au soleil, le baril de pétrole flambe, faut-il aller plus avant ? Fontenelle disait, "pour trouver la vérité, allez à l’opposé de la multitude". Sage précepte dans de nombreux domaines, mais pas dans la réalité qui nous est proposée.
Ce pays doit enfin accepter de regarder la réalité en face, et ne plus gesticuler sur la scène internationale en refusant de se regarder dans une glace. Nous ne pouvons plus refuser les comparaisons. C’est cette attitude de négation, qui nous conduit à stagner et même à régresser.
Acceptons de dire que notre modèle social n’est plus adapté au nouveau monde. Un monde ouvert à toutes les concurrences pour ne pas dire à toutes les outrances. A quoi rime de réclamer des entreprises éthiques et vertueuses, si dans le même temps, le quidam privilégie le produit asiatique importé, fabriqué dans un environnement humain, ou le mot éthique donne à sourire. Regardons avec lucidité par-delà nos frontières, au Canada, en Australie, mais aussi plus proche de nous en Suède, en Finlande. Cette Finlande souvent citée en exemple pour avoir compris avant beaucoup, qu’il faut s’adapter à son temps. Marier les nouvelles technologies et les mesures d’encouragement a la recherche, avec les traditions et la proximité territoriale, est une recette simple. Il faut le vouloir, en acceptant de dire que jusque là et depuis des années nous faisons fausse route.
Les clignotants sont pourtant bien visibles, l’objectif de croissance, pourtant modeste a 2% ne sera pas atteint, voilà pour un titre. Cout des arrêts maladie en hausse, échec de nos dispositifs d’apprentissage, encore des titres, qui inspirent des points de vue autorisés, nimbés de précautions. « Les conditions d’une reprise vertueuse de notre croissance » (LES ECHOS 30.07.18), c’est bel et bon, mais la vraie question est de savoir si éthique et vertu sont compatibles avec concurrence, mondialisation et nouvelle donne.
La réponse est NON, il faut donc s’interdire de se parer de grands mots pour choisir un réalisme désormais indispensable. Notre modèle social ne fonctionne plus, car il n’est plus adapté a la démographie, les mutations technologiques, la nouvelle géopolitique. Il n’est plus pertinent car il bride la croissance, indispensable aux progrès, le temps est donc venu de faire des choix.
Il va s’agir de hiérarchiser les priorités en regard de nos grandes valeurs républicaines. Dans ce cadre, à l’aune de LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE, le premier exercice doit porter sur une vraie refondation de notre système de santé, ce bien le plus précieux de l’individu. Dans ce domaine le citoyen est prêt à être un acteur lucide et exigeant, Arrêts maladie, transports sanitaires, prise en charge du grand Age, etc., la Ministre de la santé sera la première à entrer en scène, pour montrer la voie, il faut y veiller. R HASSELMANN