Billet capillotracté ou tu tires ou tu pointes ?

Publié le 28 juillet 2018 par Desfraises

Philippe Geluck - Pétanque. Vitre brisée. 


(Avertissement : si vous n'êtes pas friand des préambules volubiles, allez directement à Anecdotes, en gras).
Ce blog fête ses 500 000 visites. Incessamment sous peu : nous avons affaire à un pléonasme, comme au jour d'aujourd'hui est une tautologie au même titre que l'expression monter en haut ou descendre en bas, quoiqu'il est possible de monter en bas de laine ou de viscose et de descendre en haut rayé ou en négligé de soie. Ce blog passera donc le cap des 500 000 visites demain ou l'aura probablement passé lorsque vous lirez ces lignes. En tout cas, ça s'arrose (il vous est loisible de trinquer avec votre dévoué serviteur dans l'espace "un petit mot doux, une question" sis dans la colonne de droite, en bas, ou en direct, une coupette à la main, à la lecture de cette chronique particulièrement capillotractée).
C'était la minute Maître Capello. Que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Comme ils ne peuvent pas connaître le temps où les blogueurs communiquaient entre eux, se rencontraient, se roulaient par terre de rire ou d'ivresse. Se défiaient aussi. Se traitaient de noms d'oiseaux et se rabibochaient.
Chouyo est à l'initiative de ce billet. Vedette* de la blogosphère qu'un concours de circonstances a mise un jour sur ma route, rue Marie-et-Louise à Paris. Quand j'étais parisien.
Aujourd'hui marseillais depuis presque un an, je vous narre dans quelques lignes des bouts d'anecdotes et n'oublie pas de vous dire pourquoi je commets cet exposé : Julie, c'est son petit nom, m'a tagué dans son billet Les nuits chaudes où elle convoque une chanson pour La radio de l'été des blogueurs 2018.
Anecdote.
Marseille. Métro Cinq Avenues, je me faufile et me glisse dans la file d'usagers achevant leur trajet en métro. Chacun sur sa marche d'escalator. À droite, généralement. Les plus pressés dépassent à gauche. Parfois ça bouchonne. J'approche du bouchon en tête duquel une dame, la soixante-dixaine à l'allure pétulante marmonne. Les gens devant moi lui demandent courtoisement de se décaler sur la droite pour laisser la voie. Elle refuse et continue de bougonner. Bouche bée et néanmoins stoïques, mes co-voyageurs et moi-même atteignons le parvis à l'extérieur. Je ne peux m'empêcher de commenter à voix haute : "Moi je, moi je, moi je... Les autres n'existent pas pour cette dame."
Elle se retourne et me jette un argument en béton armé : "S'ils sont pressés, qu'ils prennent l'escalier central.
- Oui oui, les soixante et quelques marches. Vous pourriez simplement vous décaler, non ?
- Non.
- Mouais, vous vous en fichez des autres.
Et elle me balance un "je m'en bats les couilles" dans les gencives.
- Comme c'est élégant, dis-je.
Elle éructe et nous offre de nouveau son "je m'en bats les couilles", sa marque de fabrique qui laisse les gens alentour sans voix ou hilares.
Anecdote.
Au Monoprix boulevard de la Blancarde, le vigile fatigué pose sa tête sur l'épaule amie de la chef de caisse. Il surprend mon regard et se ressaisit, non sans m'adresser un clin d'oeil complice.
Anecdote.
Mon homme et moi-même dormons fenêtres ouvertes car il fait chaud. Il arrive qu'en bas, dans la rue, on s'invective, on klaxonne, on** partage sa musique au gré de son voyage en voiture, on croit que la ville est un décor de cinéma en carton pâte, sans habitants. Mais rien de bien méchant. Sauf que cette nuit-là à une heure du matin, un bruit étrange me réveille, un bruit métallique assortis de borborygmes. Je me lève, ensommeillé et néanmoins irritable - le réveil est attendu quatre heures plus tard. Je m'accoude au balcon et constate. Au bar PMU habituellement calme, ça joue à la pétanque, ça dit je suis l'arbitre, si ça bute tu paies ta tournée, ça pointe et ça tire sur les barres en fer qui empêchent de se garer, ça joue aux boules sur la voie publique. Et le sommeil gâché, j'échafaude des scénarios vengeurs où les voitures passant par là leur rouleraient dessus et qu'en plus de la police municipale dépêchée sur les lieux, une ambulance attendrait de prodiguer les premiers secours à nos boulistes noctambules.
La police les a calmés. Le bar PMU a baissé le rideau de fer. Et votre serviteur s'est rendormi.
Fin des anecdotes.
Mais pour revenir à l'objet de ce billet*** de blog : quelle est donc la chanson qui me trottait dans la tête à l'écriture de ce récit tiré par les cheveux, aïe!
Réponse :

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* et auteure de 240 pages publiées chez Stock : Prof jusqu'au bout des ongles.
** les gens balek comme la dame à l'allure pétulante, mais l'habit ne fait pas toujours le moine ni la dame bien élevée.
*** n'hésitez pas à cliquer sur tous les liens que j'ai semés dans ce billet :)
**** illustration : Philippe Geluck ©