East Side Downtown et le Insite, site d’injection supervisé de Vancouver
Vancouver, chapitre 26
Samedi, 5 juillet. Nous avons rendez-vous avec Érik Desbois, coordonnateur du département de travail social, pour l’organisme La Boussole. Éric, que nous avions rencontré 2 jours auparavant à son organisme, nous avais offert une visite guidée du quartier chaud de Vancouver, le East Side Downtown. Je dois souligner la générosité d’Érick Desbois pour cette visite, faite le samedi matin. Danielle et moi avons fortement apprécié cette visite et remerçions ici Érik pour cette implication.
Érik a insisté pour que je ne me trompe pas dans la description de son poste. Même s’il possède une très grande expérience terrain dans l’intervention, il n’a pas le diplôme de travailleur social. Cela ne l’empêche pas de gérer et de coordonner l’équipe de travailleurs sociaux. De plus l’université lui envoie régulièrement des étudiants en travail social. Il les initie au travail terrain. Combien de crédits universitaires méritent cette expérience terrain? Faites une offre. Un diplôme Honoris Causa peut-être?
Érik Desbois a poussé la gentillesse en appelant la Santé publique pour nous faire autoriser à une visite du site d’injection supervisé, le Insite. Nous y avons rencontré Russ Maynard un intervenant fort sympathique et impliqué dans le In sight, ce lieu ou les personnes toxicomanes peuvent s’injecter leur drogue avec du matériel stérilisé et des conditions sécurisées.
Nous avons pu visiter l’intérieur du site d’injection avant son ouverture. Nous avons continué sur le trottoir après l’ouverture. À toutes les deux minutes, la porte claquait derrière nous, laissant sortir une personne toxicomane qui avait eu sa dose.
Compte tenu du débat ayant eu lieu en court de justice sur la continuité du site d’injection supervisé et du débat qui risque d’avoir lieu prochainement au Québec, dans ma série de reportage sur Vancouver, je risque de débuter par la présentation du site d’injection supervisé pour le prochain numéro de Reflet de Société le 1er septembre.
Parce que le 30 juin dernier, le gouvernement fédéral qui ne voulait pas renouveller les permis d’exemption du Insite ont reçu un verdict de la court les déboutant. Le gouvernement fédéral va aller en appel pour tenter de renverser cette décision. La police, les organismes communautaires, la municipalité et le gouvernement provincial de la Colombie-Britannique sont tous d’accord pour conserver la présence du Insite. Ils sont tous conscients des avantages pour la santé de ce projet. Mais le gouvernement fédéral n’est pas d’accord avec ce consensus.
Après la visite du Insite, Érik Desbois nous a promené dans le East Side Down Town. À chaque coin de rue, une personne toxicomane venait le saluer. Une personne avec qui Érik intervient ou encore avec qui il a déjà intervenu. En passant devant chaque organisme d’intervention, Érik nous faisait la description des services et un peu de son historique.
Le quartier chaud de Vancouver, le East Side Down Town est situé juste à côté du quartier touristique. Les spéculateurs immobiliers grugent de plus en plus dans le quartier chaud. D’une part, pour augmenter la zone touristique, d’autre part, pour récupérer des immeubles historiques. Parce que l’histoire de Vancouver est relativement jeune. 150 ans. Le vieux centre-ville a longtemps été laissé à lui-même. Mais aujourd’hui il vaut son pesant d’or.
Les anecdotes et les faits historiques ont été plus que nombreux. Un billet dans un blogue ne sera pas suffisant. Un reportage et même une série de reportage dans Reflet de Société non plus. Plusieurs livres pourraient être écrit avec des angles tous différents et intéressants. Plusieurs débats de société vécu à Vancouver se vivent ou se vivront aussi à Montréal. Vancouver a une densité de personnes toxicomanes plus grandes que Montréal. Vancouver a vécu des expériences que Montréal n’a pas encore vécu. Profiter de l’expérience de Vancouver dans notre débat au Québec sera plus que pertinent.