On part tôt le matin, on revient souvent tard le soir (15 heures de job lundi le 16) on ne voit pas toujours quelqu'un au boulot. On part très tôt le matin, seul, on conduit, seul et on ferme le soir, parfois, seul. On ne voit pas tant que ça les gars de l'entrepôt. Ceux qui remplissent nos camions ou préparent le stock afin qu'on puisse quitter tôt le lendemain.
Ce gars d'entrepôt à quitté. Annoncé un mercredi, parti le mercredi suivant. Ça a fait chier la direction. Dont le patron quittait pour ses vacances deux jours après l'annonce du départ. Ça a eu l'effet d'un camouflet sur le boss. Alors qu'on commence tous nos cycles de vacances, on fait plus avec moins. On travaille très (trop) fort.
Il fallait donc remplacer notre ancien gars d'entrepôt.
Le plus jeune, Matt, est plus énervé. Il plante non seulement son regard dans celui des autres mais pointe souvent les jointures du poing, en guise de poignée de main, pour qu'on fasse de même. Il nous accueille par un gentil "salut comment ça va?" chaque matin. Les deux gars font la job que personne ne veut faire. Les jobs sales. Dures. Les deux frères Lemieux sont des durs.
Peu après le temps des fêtes, la compagnie a fait affaire avec une entreprise qui engageait des temporaires pour , justement, le temps des fêtes. Automne/hiver, ils travaillent pour Noël, pour différentes compagnies. Printemps/été, ils travaillent pour nous.
Ils étaient engagés pour implanter du matériel en région. La compagnie se développe beaucoup. On parle même de l'Ontario et des États-Unis maintenant. Peu, à peu, les 8-9 employés engagés ont fini par quitter. Soit par choix, soit parce qu'ils étaient mauvais, soit par qu'ils étaient si jeunes qu'ils retournaient à l'école, soit parce que le travail ne demandait plus de leurs efforts. Trois sont restés. Puis deux, depuis vendredi dernier. Un chauffeur, investi de Dieu, a choisi de nous quitter aussi. Il n'a jamais eu le sentiment d'urgence nécessaire au travail de toute manière. Et ne parlait que de Dieu en tout temps.
Quand le gars d'entrepôt à quitté, il a tout de suite senti le besoin de présenter son grand frère à lui, Billy, pour le poste. La dynamique des deux frères Quinn est inverse de celle des frères Lemieux. Le plus vieux Quinn est si discret qu'il faille souvent lui tirer les vers du nez. Il a la tête d'un boxeur. Le plus jeune est une vraie girouette. Il transpire l'excès.
La semaine dernière, Billy Quinn a traîné, lui aussi, dans l'entrepôt toute la semaine. Avec les frères Lemieux. Le petit frère Quinn, Pat, était si fier de pouvoir montrer ce qu'il pensait connaître de l'entrepôt qu'il a fait conduire à son grand frère tous les lifts (illégal) dans le premier 10 minutes. J'ai dû agir comme ritalin du moment.
Les deux tandems de frères sont composés d'une bombe et d'une tempête qui sommeille avant de sévir.
Deux, des 4, ont des noms de gens connus de l'univers du hockey (Pat Quinn & Mario Lemieux) je m'attendais étrangement à voir des gens lâcher les gants et se battre pendant la semaine.
La semaine dernière était une absurde double audition dans l'entrepôt.
Pour un boss...en vacances...
Mais il revenait cette semaine. Et j'avais oublié son propre sens de l'impulsion.
Il a limogé les 4. Et nous as amené un nouveau barbu.
Salsa Salazar.
Un hispano.
Fun.
Notre entrepôt devient un cirque.