/ (Slash), ou l’homme D
Choisir sa vie plutôt que la subir. Écouter chanter les oiseaux plutôt que le son du téléphone portable, ce fil à la patte qui prive cet homme arrivé là, sur la place, d’un moment de tranquillité. Voilà qu’il est prêt à répondre aux injonctions de son téléphone quand il trouve une pièce entre les pavés. Alors pile ou face ? À pile, faire face ? Mais deux options ce n’est pas suffisant. Il faut ouvrir les cadres, augmenter les possibilités : un dé a six faces, ce sera lui qui décidera. Le personnage que nous suivons va entrainer le public vers sa liberté. Au coin de la rue, ce sera même un autre qui jettera le dé, dé qui va grossir, grandir, prendre de plus en plus de place, nous attendra comme une promesse. Mais tout n’est pas simple. C’est l’homme qui propose ses choix et parfois dérape, s’en inquiète, et décide de choisir lui-même, voire de refuser l’orientation proposée par le sort. Il est vêtu d’un pantalon noir et d’une chemise bleue. Bleu aussi est le dé. Bleus sont les panneaux routiers d’autorisation. Et le dé va prendre tout l’espace du danseur. Qui en sortira comme s’il avait seulement rêvé tout cela : le hasard, la solidarité, la liberté, jusqu’au cauchemar. Reprendra-t-il alors le chemin d’un quotidien normatif ? Ou tombera-t-il la veste pour croquer dans la pomme ?
C’est un spectacle de la Compagnie Frichti concept, créé par Brendan Le Delliou, accompagné dans la création par une dizaine de personnes.
Un livre a sans doute inspiré ce spectacle : L'Homme-dé, de Luke Rhinehart, éditions de l’Olivier. Voici ce qu’en dit l’éditeur en 2014 : « L’Homme-dé, manifeste subversif affirmant le droit à l’expression de tous les fantasmes, est devenu très vite une sorte de mot de passe pour initiés. Après sa publication quasi clandestine en France (1971), il fait désormais partie des « livres cultes » dont la lecture s’impose à chacun. »