Titre : L’évangile cannibale
Auteur : Fabien Clavel
Plaisir de lecture : Livre avec regrets
Lire les premières pages
Cela fait maintenant quarante jours que les pensionnaires de la maison de retraite des Mûriers sont cloitrés. Maglia, la doyenne, rêve qu’un fléau s’abat sur le monde. Malgré cette prédiction, Mat et les autres décident de sortir coûte que coûte, quitte à se mouvoir dans un Paris dévasté en déambulateur, en fauteuil roulant ou à l’aide d’une canne tripode.
.
.
.
C’est la rébellion à l’hospice ! Mat, protagoniste de 90 ans, est aussi le narrateur à la première personne de cette histoire. Antipathique, il est autant sauveur des autres que salaud à leur égard. Coincé dans ses délires sénilo-paranoïaques, il assure aussi la survie d’un groupe de fossiles dans la capitale.
Ce roman de moins de 300 pages inclut une introduction pour planter le décor avant que les zombies n’envahissent les lignes. Ce court livre se veut une transcription écrite de bandes audio enregistrées par Mat. Ce qui entraine un langage très parlé en plus d’être un exercice de style. Les références religieuses sont bien intégrées, s’ajoutent quelques clins d’œil cinématographiques et littéraires. L’absence de majuscule pour tout nom propre – nom des personnages, villes, lieux – est assez étrange ; et voulue pour dé-personnifier l’ensemble.
L’idée est innovante : partant∙e pour un match petit vieux VS zombies ?
L’auteur se concentre sur la psychologie des humains et particulièrement sur la vieillesse, le désir d’immortalité et l’impératif basique de repeupler la planète. Ici, la méthode de zombification est liée à un médicament et à sa mauvaise formulation chimique.
Les vieillards sont une grande source de scènes cocasses et le récit tourne en farce. Si je n’ai pas ressenti une tension palpable, on remarque rapidement que le groupe diminue progressivement. Pourtant, l’intrigue se teinte de violence et quelques scènes sont glauques. Comme d’autres lecteurs, j’ai eu du mal avec le passage qui se déroule dans les jardins du Luxembourg : par la volonté de repeupler la Terre, une jeune fille de 14 ans est en ligne de mire des petits vieux. J’ai trouvé ça non seulement de mauvais goût, mais aussi superficielle car elle n’apporte rien au récit. La scène reste crue même si l’effet est recherché.
Bien que j’aime l’aspect décapant des titres issus de la littérature Z, j’ai décroché à partir de cette scène et le devenir de ce petit groupe n’a pas réussir à maintenir mon attention.
À noter, la postface qui se présente sous la forme d’une interview dans laquelle Fabien Clavel revient sur l’écriture de ce roman.
————————————————————————~*
Dans le chaudron : Métro Z, un autre livre de l’auteur avec des zombies !
Blog-O-Livre (Blackwolf), La Croisée des Chemins (Tesrathilde), La lectrice hérétique (Olivia Lanchois), La Prophétie des ânes (Cornwall), Le Bibliocosme (Boudicca et Dionysos), My zombie culture (Squeletor), Sorcelleries (Sita), Un papillon dans la Lune ont aussi réflechi à leur mode d’attaque zombiesque quand ils seront vieux.