Chaque vacance identique, à reprendre en cadence la liste interminable des adresses des amis. Deux semaines hors d’ici, une semaine à écrire, l’autre à chercher quoi dire, quel support, quelle photo !
La liste des connaissances s’allonge bien trop vite et, traîtresse, nous étouffe dans ces moments d’ailleurs. Au bord d’un canyon, au détour d’une berge, à goûter les plaisir d’un monde qu’on redécouvre, c’est ces moments précieux que choisit cette ennemie pour se rappeler à nous. Parce qu’il nous faut aussi apprendre à partager, parce qu’au fond de notre être on voudrait emporter nos amis dans nos poches et pouvoir leur montrer ces merveilles, ces contrées. Mais la vie n’est pas telle, elle nous prive de nos chers à ces instants précis et nous laisse la tâche de leur compter plus tard les images, les idées, les sons et les murmures, toutes les sensations éprouvées par là-bas.
Alors on prend la plume, on achète des timbres, des enveloppes et des cartes, on appose les bisous, les clins d’œil, les parfums sur des bristol éteints qu’on referme et envoie. A qui envoyer quoi, dans quel ordre, comment faire… Tant d’énigmes en suspens qu’il nous faut décider plutôt que de résoudre.
Les vacances sont aussi ces petits bouts de voeux déposés sur papier et dont la pire crainte est de rentrer avant qu’elles ne parviennent auprès de nos aimés.
écrit par Incipio
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