Critique Ciné : The Guilty (2018)

Publié le 23 juillet 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

The Guilty // De Gustav Möller. Avec Jakob Cedergren et Jakob Ulrik Lohmann.


Le point de vue de The Guilty est intéressant car tout ce qui nous est raconté l’est au travers des appels que notre héros reçoit et/ou passe. Le spectateur est là pour imaginer ce qui se passe de l’autre côté du téléphone et c’est souvent ce qui n’est pas montré qui peut devenir fascinant. Il fallait tout de même oser un tel huis clos, surtout quand le réalisateur met en scène son premier long métrage. Dans le genre, je dois avouer que le film est réussi car il maîtrise ses twists pour nous offrir une révélation finale qui vaut le coup d’oeil. Le lieu (la centrale d’appels du 112) est un lieu oppressant ce qui permet forcément de concentrer l’action et la tension autour de ce que chaque discussion peut délivrer. Cela peut facilement nous faire penser à Calls, la série de Canal + qui se reposait non pas sur des images mai sur le son et les voix qu’il y a de l’autre bout du fil. Je dois avouer que je ne m’attendais pas nécessairement à la révélation finale et le film parvient à garder son suspense jusqu’au bout pour mieux nous surprendre. Bien entendu, tout n’est pas parfait mais globalement, il y a une maîtrise du rythme que l’on retrouve que très peu dans les films de ce genre là.

Une femme, victime d’un kidnapping, contacte les urgences de la police. La ligne est coupée brutalement. Pour la retrouver, le policier qui a reçu l’appel ne peut compter que sur son intuition, son imagination et son téléphone.

The Guilty n’invite rien au fond et reprend un concept que l’on a déjà vu des dizaines de fois au cinéma, sauf que la façon dont l’espace est utilisé et devient de plus en plus confiné (on passe de la salle éclairée à la petite sale où le héros est seul et dans le noir) démontre à quel point Gustav Möller a une façon de mettre en scène l’espace comme d’autres ne l’auraient peut-être pas fait. C’est dans les détails que The Guilty parvient alors à sortir du lot plus que dans l’histoire de départ qui au fond ressemble à d’autres. Le film est fauché et n’est pas là pour reposer sur une démonstration de moyens mais bel et bien tout le contraire. Plus le film avance et plus celui-ci s’avère sombre et intelligent. On parle tout de même de choses sanglantes qui, si on les imagine peuvent rapidement devenir terrifiantes. Les rebondissements sont alors de plus en plus inattendus et parviennent alors à nous prendre de court. C’est là la force de cette intrigue basique et cela permet de forger le caractère de la série et de lui donner un véritable sens. Si l’on aurait sûrement pu ne pas s’attendre à ce que cela aille dans cette direction, The Guilty prouve tout le contraire et me fascine.

Note : 8.5/10. En bref, une agréable surprise pour un premier long.