Fleuve Noir // De Erick Zonca. Avec Vincent Cassel, Romain Duris et Sandrine Kiberlain.
Ce qui déconcerte au premier abord dans Fleuve Noir c’est l’étrangeté de tous les personnages. Disons que tout le monde peut être suspect dans ce film et les actions de chacun n’ont pas toujours de sens par rapport au point de départ. Entre le flic accro au whisky aux cheveux gras de sueur, le romancier raté à la tête de pervers, la mère à la conscience mal placée, tout est fait finalement dans Fleuve Noir pour que ce film nous laisse sans réponse du début jusqu’à ce que les révélations commencent enfin à nous révéler ce qui s’est réellement passé. La disparition de Dany permet à tous ces personnages étranges de se rencontrer et surtout de se confronter. Mais le rythme ne décolle jamais véritablement, laissant par moment une longue vague d’ennui remplir un film qui a pourtant des tas d’éléments solides à nous offrir. Notamment Vincent Cassel qui dans le rôle de ce film, certes en surjeu, propose un truc. Il en va de même pour Romain Duris en romancier raté qui a une case en moins (et qui se retrouve tout de même avec un phallus dans la bouche). Mais ce scénario glauque et malsain n’a de cesse de proposer des twists étranges pour mieux nous mettre dans des situations peu confortables.
Au sein de la famille Arnault, Dany, le fils aîné, disparaît. François Visconti, commandant de police usé par son métier, est mis sur l’affaire. L’homme part à la recherche de l’adolescent alors qu’il rechigne à s’occuper de son propre fils, Denis, seize ans, qui semble mêlé à un trafic de drogue. Yan Bellaile, professeur particulier de Dany, apprend la disparition de son ancien élève et propose ses services au commandant. Il s’intéresse de très près à l’enquête. De trop près peut-être…
Erick Zonca (Le Secret, Julia) tente alors de mettre tout cela en boîte à sa façon, utilisant énormément la nuit et les lumières parisiennes. Que cela soit de quartiers pas nécessairement très fréquentables ou encore de barres d’immeubles qui ne sont pas plus teintée d’espoir. Mais sa vision de Paris où tout le monde a un défaut (même le film de François, tombé dans un trafic de shit) il y a peut-être quelque chose de too-much par moment. Fleuve Noir finit alors par accumulé tous les poncifs du genre et ne repose finalement que sur son twist et l’esprit mal placé de ce prof de français fasciné qui veut seulement écrire un roman. Finalement, Fleuve Noir est alors un polar qui avait du potentiel mais qui devient rapidement bancal, oubliant donc de trouver une façon de nous intégrer au récit. Le film tire alors un peu du côté de Jean Christophe Grangé en passant par James Patterson, sans trouver les bonnes inspirations et surtout sans vraiment nous passionner comme chacun des personnages semble passionné par ce qu’il fait mais où chacun veut finalement détruire tout ce qu’il peut construire. Je reste alors sur ma faim… Dommage, surtout quand le film veut être ambitieux et est décrit comme le « polar de l’été ». On en est très loin.
Note : 4/10. En bref, malgré des qualités, un polar aux poncifs pas nécessairement bons.