A la suite de la publication de mon avant dernier billet, un fidèle lecteur, attentif et vigilant de La Cité des sens a publié un commentaire.
Comme j'évoquais dans cette note les travaux du Comité d'histoire du ministère de la culture et de la communication (et ma participation à ceux-ci), il a fait observer (à juste titre) que le champ des musiques actuelles n'a guère suscité l'intérêt de ce Comité.
Toutefois, comme le savent ceux qui fréquent ce blog, je suis assez attaché à la précision des faits et à la qualité de la documentation produite à l'appui des arguments mis en débat.
C'est pourquoi, si mon lecteur (et fin connaisseur de la question) a globalement raison, il me fournit néanmoins l'occasion de porter à la connaissance de tout un chacun quelques références que j'ai pu rassembler à ce sujet.
Même si cela peut sembler marginal au regard de l'ensemble des travaux du Comité d'histoire, il importe, en premier lieu, de noter une contribution à l'excellent ensemble publié sous la direction de Philippe Poirrier, Les collectivités locales et la culture. Les formes de l'institutionnalisation, XIXè et XXè siècles, Paris, Comité d'Histoire de Ministère de la Culture, La Documentation Française, 2002,
Il s'agit de l'article, fort bien charpenté à mes yeux :
Éléments pour une histoire des politiques publiques en faveur des ”musiques amplifiées” par Philippe Teillet.
Il nous semble (…) que l'étude de ce secteur d'interventions culturelles ne peut que bénéficier de la prise en compte de deux orientations méthodologiques. La forte dimension symbolique du domaine artistique constitué autour du rock et celle, non moins forte et souvent en opposition avec la précédente, dont est entourée, en France, la politique culturelle font que les schémas d'analyses de politiques publiques attentifs à leur dimension cognitive (les représentations, les images dont elles sont issues et, au-delà, les groupes sociaux porteurs de ces "référentiels"), peuvent être, pour expliquer l'intégration des "musiques amplifiées" au secteur culturel, particulièrement féconds.
Mais, on ne trouve guère que la politique culturelle dans son ensemble qui ait eu à surmonter une telle hostilité. Depuis 1959, diverses politiques sectorielles ont pu se développer (musique, arts plastiques, danse, cinéma, notamment) sans susciter d'opposition. En revanche, l'élargissement aux "musiques amplifiées" des champs d'interventions culturelles des pouvoirs publics a paru transgresser les limites de la sphère légitime de l'action publique. Des motifs moraux, des jugements de valeurs ou esthétiques, des références aux ambitions des pères fondateurs de la politique culturelle ont été mis en avant pour s'opposer, y compris de l'intérieur même du "monde" du rock, à cette ouverture.
C'est pourquoi, l'étude des politiques en faveur des "musiques amplifiées" doit aussi s'attacher à la présentation des registres de justification utilisés par les acteurs et groupes sociaux impliqués et montrer ainsi qu'elles résultaient moins de choix arbitraires que de la mise en oeuvre de certaines conceptions du bien commun. Par cette orientation on sera alors en mesure de ne pas négliger le déficit de légitimité qu'elles ont dû surmonter et l'ensemble du travail intellectuel, et ainsi politique, dont leur développement est aujourd'hui le produit. La présente étude ne prétend pas avoir pu pleinement mettre en oeuvre ces choix méthodologiques. Les éléments qui vont suivre constituent donc des résultats fragmentaires pour une recherche socio-historique encore à accomplir. Trois aspects de cette histoire seront ici présentés. Il s'agira tout d'abord de s'interroger sur les contributions respectives du ministère de la culture et des acteurs locaux (élus, militants associatifs) dans la naissance de ces politiques. Nous verrons ensuite que la question des équipements, récurrente dans l'histoire des politiques culturelles, a été dans ce secteur particulier déterminante . Il faudra enfin tenter de déterminer les sens alternativement, simultanément ou contradictoirement donnés aux interventions publiques en ce domaine (III).
Dans un registre académique voisin et sous la direction du même Philippe Poirrier, (membre éminent de u Comté d'histoire) on pourra consulter aussi :
Coco & rock à la Fête de l’Humanité. Usage politique de la musique rock et pop par Matthias Glenn,
dansMusique, Pouvoirs, Politiques, Philippe Gonin et Philippe Poirrier [dir.], Territoires contemporains - nouvelle série [en ligne], 05 février 2016.
Cette étude avait fait l'objet d'un signalement sur ce blog le 12 février 2016 et on peut y accéder ici.
Je tiens également à signaler ici trois travaux d'étudiants (d'une qualité normalement inégale que l'on se doit de considérer avec la plus grande indulgence.).
Les Musiques actuelles ou la difficile institutionnalisation d'un phénomène artistique émergent
par Benjamin Muller, sous la direction de Mahfoud Galloul, septembre 2003, Institut d'études politiques de Lyon.
La démocratisation des musiques actuelles Quelle prise en compte des politiques publiques ? par Marie JOLY, Année 200( ; Directrice de mémoire : Anne TAILLANDIER IUT de Tours Département Carrières Sociales
L’uniformisation des scènes de musiques actuelles (SMAC), mémoire de Rémi Lemaitre, sous la direction de M. Jean-Luc Michel. Université Catholique de l’Ouest, Institut des Sciences de la Communication et de l’Éducation d’Angers (2007)
Outre celles figurant dans les deux articles « savants » cités en premier lieu, on trouvera dans ces travaux d'étudiants nombre de références à des pièces permettant de documenter une approche correspondant à celle qu'on tente de porter ici...
La Cité des sens, à la croisée de l'histoire culturelle (histoire des formes symboliques et des pratiques culturelles) et de l'histoire politique (registres argumentaires, stratégies et représentations, procédures administratives et formalités d’exercice du pouvoir).
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