Troisième et avant dernier tome de « L’amie prodigieuse » (mon avis sur le premier ici et le second ici), je poursuis avec plaisir ma découverte de Naples sur les traces d’Elena et Lila.
Le livre : « Celle qui fuit et celle qui reste »
Crédit photo : Cosmic Sam
L’auteur(e) : Elena Ferrante est un(e) auteur(e) italien(ne) né(e), selon ses dires, en 1943 à Naples. Il s’agit d’un pseudonyme littéraire car l’auteur(e) tient à rester anonyme et refuse toute publicité hormis de rares interviews écrites. Lors de celles-ci, Elena Ferrante a reconnu être une femme, mère de famille, et que son œuvre était d’inspiration autobiographique. Selon certaines hypothèses, il pourrait s’agir d’Anita Raja, éditrice et traductrice italienne . C’est le journaliste Claudio Gatti qui affirme avoir percé le mystère en observant une corrélation entre les droits d’auteur que la maison d’édition d’Elena Ferrante perçoit de ses ouvrages et les honoraires que la société verse la même année à la traductrice Anita Raja. Cette hypothèse n’a été ni confirmée, ni démentie. En revanche, une analyse scientifique basée sur neuf études différentes (comparaison avec le vocabulaire utilisé etc…) a attribué la paternité des œuvres à Domenico Starnone, le mari d’Anita Raja. Traduits dans quarante langues, les livres d’Elena Ferrante remportent un immense succès. Elena Ferrante est citée, par le magazine Time, parmi les 100 personnalités les plus influentes au monde en 2016.
Le résumé : « Pour Elena, comme pour l’Italie, une période de grands bouleversements s’ouvre. Nous sommes à la fin des années soixante, les événements de 1968 s’annoncent, les mouvements féministes et protestataires s’organisent, et Elena, diplômée de l’Ecole normale de Pise et entourée d’universitaires, est au premier rang. Même si les choix de Lila sont radicalement différents, les deux jeunes femmes sont toujours aussi proches, une relation faite d’amour et de haine, telles deux soeurs qui se ressembleraient trop. Et, une nouvelle fois, les circonstances vont les rapprocher, puis les éloigner, au cours de cette tumultueuse traversée des années soixante-dix. Celle qui fuit et celle qui reste n’a rien à envier à ses deux prédécesseurs. A la dimension historique et intime s’ajoute même un volet politique, puisque les dix années que couvre le roman sont cruciales pour l’Italie, un pays en transformation, en marche vers la modernité. »
Mon avis : Pas de mauvaise surprise avec ce troisième opus. Je suis toujours aussi intriguée par les personnages hauts en couleur d’Elena et Lila et leur évolution. La plume d’Elena Ferrante a ce petit quelque chose d’inexplicable qui ajoute une touche « électrique » et vibrante à toutes les situations, nous permettant ainsi de vivre l’histoire.
Avec cet opus on est bien loin du glamour italien et de la dolce vita. Les personnages féminins tentent coûte que coûte de surpasser les obstacles que la vie placent sur leur chemin, qu’il s’agisse d’un mariage sans amour, de la pauvreté ou encore d’une maternité pas réellement désirée. A peine la trentaine, mais elles s’inquiètent du temps qui passe, de la dégénérescence du corps et du statut peu valorisant auquel est relégué la femme âgée.
Tandis qu’Elena (« celle qui fuit ») tente de trouver sa voix loin de Lila et de se frayer un chemin vers l’indépendance ; Lila (« celle qui reste ») poursuit sa quête de Liberté (avec un grand L et à l’état brut) et devient malgré elle une ambassadrice de la classe ouvrière luttant pour de meilleures conditions de travail.
Elena Ferrante nous décrit une amitié tout à fait particulière, tumultueuse et sans repos. On se laisse embarquer dans le jeu du chat et de la souris auquel jouent Lila et Elena qui ne cessent de s’éloigner pour mieux se retrouver dans un sempiternel « je t’aime, moi non plus ».
Le tout se déroule lors d’une période d’agitation politique et de revendications féministes, révolution communiste soixante-huitarde oblige. Cela vient ajouter une couche supplémentaire de violence à Naples l’agitée, déjà gangrénée par la montée de l’extrémisme et la mafia.
J’avoue m’être moins attachée au personnage d’Elena que dans le tome précédent car certains aspects de sa personnalité m’ont un peu agacée. Cependant, je suis toujours aussi curieuse de savoir ce qu’il va advenir de ces deux filles-femmes en quête d’absolu.
En bref : Un livre dense et authentique semi-roman semi-documentaire dans lequel on se plonge entièrement. Vivement que je découvre la suite.
Vous connaissez cette saga? Vous avez envie de vous y mettre?