Maladie de Kienböck traitée par carpectomie proximale

Publié le 19 mars 2018 par Khaled Benokba

La carpectomie proximale consiste en une simplification de l’articulation radio-carpienne. Cette technique permet, en cas d’intégrité des surfaces articulaires de la tête du capitatum et de la cavité lunarienne du radius, un résultat qui semble être stable à long terme, tant sur la mobilité que sur la douleur et la force.

L’évolution de la maladie de Kienböck conduit parfois à une désaxation du carpe (Stade IIIb de Lichtman) ne permettant plus une chirurgie conservatrice. La carpectomie proximale peut être alors une bonne alternative thérapeutique.

Matériel et méthode

Nous avons réalisé une étude sur des patients jeunes (6 hommes et 3 femmes) de 30,3 ans d’âge moyen (28 – 41). L’indication opératoire se résume aux poignets atteints de Maladie de Kienböck au stade IIIb de Lichtman (Figure 1).

La douleur préopératoire était présente à tous les cas. Les mobilités préopératoires en flexion étaient de 31,2° et 33,1° en extension, correspondant à un arc moyen de 64,3°. La force moyenne du côté atteint était 40 % en moyenne par rapport au côté controlatéral. Tous les patients ont été opérés selon la même technique chirurgicale (Figure 2).

Résultats 

Nous avons revu une série de 9 cas de maladie de Kienböck traités par la carpectomie proximale en première intention à 4,5 ans de recul (8 mois – 7 ans). Les suites opératoires ont été simples. La douleur s’est nettement améliorée voire disparue chez la quasi-totalité des patients. L’arc de mobilité moyen à la revue était de 71°. La force moyenne s’est nettement améliorée et atteignait 57 % par rapport au côté controlatéral contrairement à ce qu’on pensait (Figure 3 et 4).

Discussion 

La carpectomie proximale est une intervention ancienne (Moreau). L’utilisation en tant qu’arthroplastie revient à Stamm en 1944 qui considère qu’une néoarticulation simple et fonctionnelle vaut mieux qu’une articulation complexe en mauvais état. Notre série constituée de jeunes patients actifs confirme qu’il s’agit d’une intervention qui diminue la douleur, préserve la mobilité du poignet et donne une fonction utile avec une force raisonnable.

La néoarticulation à laquelle aboutit la résection de la rangée proximale du carpe met en contact la tête du capitatum et la surface lunarienne du radius. En effet, elle peut être préconisée dans les destructions cartilagineuses modérées du carrefour radio-scapho-lunaire, trop avancées pour bénéficier d’une chirurgie conservatrice. L’alternative thérapeutique réside dans les arthrodèses intracarpiennes après excision du lunatum, l’arthrodèse scapho-trapézo-trapézoïdienne ou scapho-capitale.

Conclusion 

La carpectomie proximale est une intervention chirurgicale aboutissant à de bons résultats cliniques à la condition sine qua non d’être pratiquée lorsque l’arthrose radio-carpienne dans la maladie de Kienböck est cantonnée à l’interligne radio-scaphoïdien (stade II de Watson). Elle donne alors des résultats stables dans le temps tant pour les douleurs que pour les mobilités articulaires et la force de la poigne. Cependant, il faut savoir que le résultat est long à obtenir et il faut souvent entre 6 mois et 1 an avant d’obtenir les résultats définitifs.

Référence : YAKOUBI. M, MEZIANI. N, LATER. Z, BOUABCHA. S, BENBAKOUCHE. R.
Service de chirurgie orthopédique et traumatologique. CHU de Bab El-oued. Alger. Algérie.