Critique de Moi aussi je suis Barbara, de Pierre Notte, vu le 19 juillet 2018 au Petit-Louvre
Avec Pauline Chagne, Chantal Trichet, Vanessa Cailhol, Augustin Bouchacourt, et Clément Walker-Very au piano, dans une mise en scène de Jean-Charles Moureaux
Voilà une affiche que je trouve très réussie. Parce qu’elle est intrigante, et parce qu’on m’avait dit beaucoup de bien de Moi aussi je suis Catherine Deneuve, j’ai décidé de réserver pour ce nouveau spectacle de Pierre Notte. Je sais pourtant bien que Pierre Notte est capable du pire comme du meilleur. Mais sachant que j’allais découvrir un autre de ses spectacles dans le OFF, cela augmentait mes chances de découvrir une pépite !
Tout commençait presque normalement. Je dis bien presque, car dès le début, l’un des personnages, couvert de cicatrices, est sous la table. On est dans la cuisine familiale et les ennuis arrivent : avec une mère débordée par une fille qui passe son temps à se scarifier et un fils à la recherche du pistolet de son père pour se tirer une balle dans la tête, on comprend que la troisième fille de la famille pète un plomb et se prenne soudain pour Barbara.
Je suis surprise car on m’avait dit que, malgré le titre, le spectacle ne parlait pas de Barbara. Je m’attendais donc à un spectacle qui n’empruntait à la chanteuse que son nom. Mais c’est peut-être exagéré de prétendre que le spectacle ne tourne pas autour d’elle puisque le personnage principal prend son apparence, et même jusqu’à sa voix ! Les scènes sont d’ailleurs ponctuées de chansons de Barbara ! Je me demande comment cela se passait pour Moi aussi je suis Catherine Deneuve…
A mon sens, il n’y a pas de quoi crier au génie devant le texte. On sent certains « trucs » pour faire rire, d’ailleurs déjà repérés dans d’autres spectacles du OFF, comme le fait que tout le monde corrige les fautes de français de la mère. Ça n’ajoute rien ; au contraire ça banalise le tout. Malgré tout on ne s’ennuie pas, c’est vrai, mais on le doit plus aux acteurs qu’à la partition un peu débordante (voire débordée ?).
Car il faut bien reconnaître que les acteurs sont excellents. Chantal Trichet a des allures de Catherine Hiegel et campe une mère au bout du rouleau, prête à exploser à tout instant, provoquant souvent le rire par des ruptures de rythme très réussies avec Pauline Chagne, alias Barbara. On ne peut que s’incliner devant cette transformation très réussie, jusque dans les chansons, touchantes, et devant ce personnage attachant malgré tout. Bravo également à Vanessa Cailhol, au regard lunaire, dont les rares parties chantées sont des moments de grâce. Augustin Bouchacourt, enfin, dans un style bien plus neutre que la gente féminine, vient compléter le quatuor avec brio.
Aux fans de Barbara, et même aux autres, voilà un bon divertissement.