#OFF18 – L’appel de la forêt

Publié le 18 juillet 2018 par Morduedetheatre @_MDT_

Critique de L’appel de la forêt, d’après le roman de Jack London, vu le 18 juillet 2018 au Présence Pasteur
Avec Jimmy Daumas, dans une mise en scène de Romuald Borys 

Malgré mon organisation draconienne, je laisse – un peu – de place aux découvertes dans ma préparation pour le OFF. Là, c’est un jeune homme venu me pitcher son spectacle pendant que je faisais la queue pour Suite Française, c’est-à-dire pendant la finale de foot – ce que je trouve très courageux – qui m’a convaincue de venir voir son spectacle. Parce qu’il avait des yeux très expressifs, parce que l’affiche mentionnait le Road Movie Cabaret que j’ai vu tourner plusieurs années à Avignon, parce que j’avais adoré L’appel de la forêt lorsque je l’avais lu, j’ai décidé de découvrir ce seul en scène.

Buck vit une vie paisible sur les domaines du juge Miller. Mais il est volé par le jardinier qui le vend à un trafiquant de chiens de traîneaux. Commence alors le début d’une longue série de vente à divers maîtres, tous plus brutaux les uns que les autres, à l’époque de la ruée vers l’or et des promesses qu’elle amenait avec elle. Buck apprend à oublier la politesse, la civilité, et retrouve en lui des instincts chasseurs, des instincts de mâle dominant. Il apprend à se battre, à voler sa nourriture, à tuer ses ennemis. Il apprend la vie à la sauvage.

Je suis complètement rentrée dans l’histoire. Comme au collège, j’ai beaucoup apprécié suivre l’histoire de Buck et son lent retour à ses instincts primitifs. J’ai retrouvé chez le comédien (Jimmy Daumas) ce regard qui m’avait beaucoup marquée lors de la présentation de son spectacle, et qu’il a attribué dans la pièce au personnage de Buck. Un regard doux et sincère, bienveillant, le regard de quelqu’un qui laisse sa chance mais qui ne se fait pas avoir. Un regard profondément humain, ou celui d’une brave bête.

Je dis qu’il a attribué ce regard à Buck car Jimmy Daumas incarne successivement tous les personnages qui participent à l’histoire. Les postures, la voix, la diction, et le regard, donc, changent du tout au tout pour chaque apparition et permettent de se retrouver aisément dans la narration. Les parties chantées, agréables à l’oreille, n’apportent à mon avis rien au spectacle car elles cassent un peu le rythme et la qualité d’un texte qu’on aurait tout autant plaisir à écouter sans interruption.

Un spectacle qui saura toucher petits et grands.