Critique de Nos rêves, de Thibault Segouin, vu le 17 juillet 2018 au Théâtre des Béliers
Avec Anaïs Deban, Thibault Segouin, François Villevieille, dans une mise en scène de Xavier Gallais
La sélection des spectacles du OFF se fait de manière assez empirique : en fait, c’est un peu une histoire de flair. Une affiche qui nous plaît, un nom qui évoque de bon souvenirs, un titre qui nous arrache un sourire ou qui titille notre curiosité, un théâtre dont les choix artistiques nous mettent en confiance. Ici, c’est le nom de Xavier Gallais qui a attiré mes yeux sur la fiche du spectacle. Et puis, Les Béliers, c’est quand même le théâtre associé à ma découverte d’Alexis Michalik, et ça c’est plutôt chouette.
Pierre, Guillaume et Salomé se sont rencontrés au collège. Dès le premier regard partagé, ils ont su qu’ils allaient vivre une belle amitié. Les années passant, l’adolescence aidant, les relations évoluent. Salomé, particulièrement, se transforme. Un jour, elle propose à la bande de partir. Simplement partir. On prend le train et on réfléchit plus tard. Alors ils partent. Au hasard. Direction ? Tours.
Il ne faut pas blaguer avec les rêves. C’est important, les rêves, pour moi. Mais je vous parle des vrais rêves, ceux qui font peur, ceux qui prennent aux tripes, ceux qui vous font douter et hésiter. Les rêves qui ne vous lâchent pas sur plusieurs années. Les jeunes aussi ont des rêves. Quelque part, j’en veux un peu à ce spectacle de montrer les jeunes avec des rêves si pâlichons. Rêver de ne pas finir comme ses parents, c’est un peu triste non ?
Le spectacle part un peu de tous les côtés. Il y a cette histoire d’amitié qui paraît un peu naïve, un peu déjà-vue, un peu vide. Parfois, des listes à la Prévert sur ce qu’on veut changer, ce qu’on ne veut pas devenir, ce qu’on se promet. Et puis, de temps à autre, une chanson. J’ai d’abord trouvé un peu ridicule ce musicien qui se prend tant au sérieux, avec sa diction de Christophe Maé, yeux fermés, mèches rebelles, sur la pointe des pieds, à susurrer un texte plein de bons sentiments. Mais finalement, c’est sans doute le plus digne du texte. Son rêve, on le voit, il le vit. Il est là.
Pas essentiel.