Partager la publication "[Critique] SKYSCRAPER"
Titre original : Skyscraper
Note:
Origine : Etats-Unis
Réalisateur : Rawson Marshall Thurber
Distribution : Dwayne Johnson, Neve Campbell, Chin Han, Roland Møller, Noah Taylor, Byron Mann, Pablo Schreiber, Hannah Quinlivan…
Genre : Action
Date de sortie : 11 juillet 2018
Le Pitch :
Will Sawyer, un ancien militaire reconverti dans l’expertise sécurité des immeubles, vient de décrocher un gros contrat avec le propriétaire d’une tour révolutionnaire à Hong Kong. Un gratte-ciel hyper perfectionné de plus de 1000 mètres de haut, apparemment invulnérable et inviolable. Tout du moins jusqu’à ce qu’un commando le prenne d’assaut en déclenchant un incendie près de l’étage où vit la famille de Sawyer. Bloqué à l’extérieur, l’ex-soldat va devoir non seulement trouver un moyen pour regagner la tour mais aussi retrouver sa famille, et éventuellement stopper les terroristes pour les empêcher de détruire le bâtiment…
La Critique de Skyscraper :
Réalisateur de Dodgeball et Les Miller : une famille en herbe, Rawson Marshall Thurber a décidé de se mettre à l’action, en adaptant son propre scénario. Et c’est en toute logique qu’il a embauché Dwayne Johnson, avec lequel il avait déjà emballé le pas vraiment mémorable Agents presque secrets pour cette fois-ci orchestrer un festival pyrotechnique qui pille sans vergogne La Tour Infernale et Die Hard : Piège de Cristal sans pour autant se départir d’une fougue lui permettant de se faire pardonner beaucoup…
« Si il n’y a pas assez de chatterton, et ben il faut rajouter du chatterton »
Inutile de tourner autour du pot : Skyscraper n’a rien d’original. Il s’agit ni plus ni moins que d’un ersatz de Piège de Cristal, avec un mec bien burné, seul contre tous pour sauver les siens. Néanmoins, la bonne nouvelle, c’est que jamais le film ne prétend être original. Tout ce qu’il veut, et c’est très clair dès le départ, c’est envoyer du lourd niveau action, ne pas s’embarrasser avec un quelconque réalisme et divertir les amateurs de films d’action. En cela, il remplit parfaitement son contrat, exploitant son histoire pour offrir une enfilade de scènes très efficaces et ainsi instaurer une rythmique plutôt redoutable dont l’une des grandes qualités est de ne laisser aucune place à l’ennui. On oublie donc rapidement qu’on est devant une resucée de Die Hard pour prendre du plaisir à voir Dwayne Johnson tenter de sauver sa famille dans un immeuble en feu. Et pas n’importe quel immeuble s’il vous plaît ! Non parce qu’ici, le building fait plus d’1 kilomètre de haut et contient tout un tas de trucs super perfectionnés, exploités pour faire avancer l’histoire certes, mais surtout pour nourrir un show très efficace. Alors oui c’est souvent limite, parfois un peu crétin, toujours exagéré mais jamais fade ni tiède.
Car avec son script, Rawson Marshall Thurber n’a pas lésiné. Pour preuve, son gros délire autour du chatterton, qui lui permet d’insuffler un peu d’humour avec un esprit bon enfant parfaitement raccord, mais sans pour autant impacter l’urgence d’un récit principalement valeureux de part sa propension à aller du point A au point B sans prendre de détour.
Avec The Rock, tout passe
Et oui, Dwayne Johnson, l’un des action men le plus crédibles et charismatiques du moment, est bien sûr l’un des piliers de Skyscraper. Il est partout, saute d’une grue pour s’accrocher à un immeuble, se retrouve suspendu dans le vide malgré le scotch qu’il a collé à ses mains et à ses pompes et se retrouve à se bastonner avec des gars, armé d’une épée antique aussi énorme que complètement improbable dans pareil contexte. Avec lui ça passe plutôt bien. Rien ne paraît vraiment abusé car il s’agit de The Rock. Et c’est là qu’il faut lui reconnaître un vrai talent : même si il n’a pour l’instant aucun film à son actif lui permettant de vraiment supporter la comparaison avec les maîtres de l’action de l’âge d’or du genre (Arnold et Sly), il sait se mettre en avant et incarner une forme d’héroïsme over the top en s’arrangeant pour ne pas s’aliéner le public, bien au contraire.
Mais ce qui est vraiment appréciable dans le cas de Skyscraper, c’est que Johnson n’est pas le seul qui envoie du bois. Car Neve Campbell, loin de camper l’épouse en détresse du héros, a aussi sa partition à jouer. Une partition qui implique de casser des tronches. Impeccable, parvenant à exister à côté de son imposant partenaire, l’actrice est ici vraiment investie. Le duo qu’elle forme avec Dwayne Johnson fonctionnant vraiment bien et conférant à Skyscraper une sorte de force dont il ne se défait jamais vraiment.
Rajoutons à cela un méchant plutôt charismatique lui aussi, des séquences vraiment spectaculaires et vertigineuses, un je-m’en-foutisme plutôt jubilatoire vis à vis du réalisme, une violence étonnamment frontale pour un blockbuster grand public et une mise en scène pas révolutionnaire ni virtuose mais lisible et percutante et c’est tout bon. Skyscraper, sans en faire des caisses, offre tout ce qu’on est en droit d’attendre de lui. Ni plus ni moins.
En Bref…
Un bon film d’action, spectaculaire et percutant, porté par un Dwayne Johnson prévisible mais toujours impeccable et bien sûr charismatique à souhait, mais aussi par une Neve Campbell vraiment mise en avant. Juste assez débile et abusé pour être vachement divertissant, Skyscraper coche toutes les cases et correspond à merveille à l’idée qu’on peut se faire du parfait blockbuster estival. Celui qui nous fait encore plus apprécier la clim du cinéma…
@ Gilles Rolland