Aujourd’hui, avec ce premier album, je sais enfin pourquoi j’avais voulu ne pas oublier Lotic. Son premier album, Power, est tout de suite un plaisir à l’écoute, cela grâce à une signature qui demeure intacte, tout en ayant acquis une chaleur ô combien bénéfique.
Lotic fait partie de ces artistes qui, depuis peu, ouvrent nos esprits de la plus belle des manières : je la situe désormais dans cette catégorie très ouverte – de Peaches à Anohni, en passant par Perfume Genius, et j’en oublie !
Il persiste encore des moments peu évidents dans Power : j’en veux pour preuve « Bulletproof » par exemple. Mais d’entrée, les morceaux « Love and light » et « Hunted » sont précis et délicats, incisifs et enivrants.
Comme souvent, le contexte de création peut aider à comprendre certains aspects de l’œuvre finale : Lotic avait étudier la composition de musique électronique (« The warp and the weft » ou « Power » sont deux énormes claques rappelant les sonorités à la Warp) et le saxophone à l’université, mais elle a surtout perdu son appartement, se retrouvant dès lors sans domicile personnel au beau milieu la capitale allemande. Tandis que le final « Solace » s’ouvre en délicatesse avec la superbe voix de Lotic…
En 2018, Lotic – à l’instar de SOPHIE avec son premier album également – frappe fort, avec une certaine douceur toute personnelle, et vient nous déranger un peu dans notre confort quotidien avec ce Power qui requiert une certaine abnégation de notre part. La récompense est toutefois à la hauteur de l’effort exigé.
(in heepro.wordpress.com, le 13/07/2018)
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