Aspirine de Joann Sfar

Joann Sfar, Aspirine, éditions Rue de Sèvres, juin 2018, 130 pages, 16€.

Aspirine est une jeune fille vampire. Cela va bientôt faire 300 ans qu'elle a 17 ans, et elle n'en peut plus d'être à cet âge, entre deux chaises, cet âge où elle n'est pas encore belle, pas encore mature, où elle jalouse le corps de sa sœur, qui elle a 23 ans et qui a donc grandi. Dans une forme de vengeance, elle mange les mecs de sa sœur, elle tue des hommes dans la rue et se délecte de leur cœur. Sa sœur commence à s'inquiéter pour Aspirine, qui ne vit que dans la haine. Elle voudrait l'aider à s'en sortir, jusqu'à le destin la fasse rencontrer le petit geek de ses cours de philosophie à la fac, un garçon pas bien mature, qui rêve d'elle et de magie, et qui la suit partout.

Aspirine est l'histoire d'une jeune fille d'aujourd'hui qui se cherche. Même si elles n'ont pas 300 ans, les jeunes filles de 17 ans se demandent ce que sera leur avenir. Aspirine est une bande dessinée à la fois fantastique et terriblement ancrée dans le réel, qu'il serait bon d'offrir à toutes les jeunes filles de cet âge ingrat. Dans un univers bien à lui, Joann Sfar nous entraîne chez les vampires, où l'on se nourrit de sang, où l'on peut voler, découvrir Paris vu d'en haut, où l'on peut s'entre-tuer avec des couteaux et cicatriser tout de suite. Un monde où le code couleur est le orange. Encore une fois, comme à son habitude, le touche-à-tout (et c'est un compliment, car il réussit tout ce qu'il entreprend) Joann Sfar a réussi à m'entraîner dans son univers.

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